Découvrir l’Europe et ses gares en train

Penser au train invoque dans mon esprit des images où l’aventure se mêle au luxe, où la romance se teinte de romanesque, ce n’est pas Agatha Christie ou Alain Souchon qui me contrediront.

Dehors, la lune à son balcon nous regardait
Beaune, Auxerre, Mâcon, Avallon passaient
Wagons lancés
Lits balancés
Nous étions les amants enlacés

Alain Souchon, La Compagnie

Pour ma dernière lettre illustrée sur Partager.io, j’ai compilé dans une vidéo de 30 secondes une sélection de photos sur le thème ferroviaire prises en voyage en Europe entre 2009 et 2019. De Liège à Naples, en passant par Paris, Lisbonne ou Bratislava, replonger dans ces photos m’a fait voyager dans mes souvenirs.

Je me souviens de mon premier voyage en amoureux, il y a bien longtemps, du train de nuit qui nous emporte vers Prague, de l’inconfort des banquettes, du frisson d’aventure des premières fois si romantique.

Je me souviens du Thalys qui nous emmène pour la première fois de Liège à Paris en un peu plus de deux heures, de l’excitation de la vitesse, du sentiment de liberté. De la découverte progressive de la Ville lumière, au fil des visites. De la cité qui cesse d’être une parfaite étrangère et devient vaguement familière. Des gares, du métro qui rythment la vie parisienne.

Je me souviens de l’Eurostar, du frisson de traverser ce tunnel sous la Manche. Du dépaysement de Londres, de la frustration de ne pas pouvoir photographier la gare, de ne pas avoir le temps de chercher le quai 9 3/4 à King’s Cross.

Je me souviens du train entre Estoril et Lisbonne, du plaisir ensoleillé de longer la côte. De séjourner à la mer tout en profitant des richesses culturelles et artistiques de la capitale portugaise. De la gare d’Oriente, conçue par Calatrava pour l’Exposition universelle, à la fois familière et différente.

Je me souviens du train en région de Rimini. De ces gares minables et défraîchies qui dissimulent des villes riches en trésors. Des vestiges romains de Rimini, des secrets de Pesaro, des mosaïques byzantines de Ravenne.

Je me souviens du train entre Sorrente et Naples. De l’excitation avant de s’arrêter à Pompéi, du mystère autour de la gare d’Herculanum, de la déception en arrivant à Naples, avant que la ville peu à peu nous dévoile ses sombres secrets et ses somptueux trésors.

Je me souviens bien-sûr de prendre le train en Belgique, à la découverte des plus belles villes du pays : Bruxelles et ses gares Art déco, Bruges, Gand, le charme grandiose d’Anvers, le futurisme de Liège, Ostende, Namur.

J’ai consacré deux articles à ces souvenirs ferroviaires à travers l’Europe. La première partie nous emmenait de Liège à Naples en passant par Rimini et Pompéi. La seconde partie voyageait de Lisbonne à Luxembourg, en passant par Paris et Nancy.

Mode de transport du passé, le train est peut-être celui de l’avenir, à l’heure où les gaspillages aériens et automobiles sont remis en question. Le train continuera sans doute à nous faire rêver longtemps.