Pour les photographes, les gares sont un formidable terrain de jeu. Parce que leurs architectures sont souvent intéressantes, qu’elles soient futuristes ou vieillissantes, grandioses, surprenantes ou étranges.
Parce que ce sont des lieux de transit, où se croisent beaucoup de gens. Des amours y naissent et y meurent. Les moments de joie côtoient les instants tragiques. Les rencontres succèdent aux séparations. De belles amitiés s’y font et des confrontations parfois violentes s’y déroulent. Autant d’histoires, anecdotiques ou spectaculaires, qui peuvent donner naissances à de belles photos.
Pour le voyageur, la gare peut être la porte d’entrée d’une ville, le premier coup d’oeil sur le destination. Et cet avant-goût n’est pas toujours agréable ni fidèle à la ville. A moins que ce ne soit l’inverse et que la gare soit plus belle que la ville.
Plutôt qu’une liste de conseils et astuces, je vous invite à un tour d’Europe ferroviaire, un voyage à la découverte des plus belles gares européennes, mais aussi des moins belles et des plus bizarres. Autant de lieux et de destinations qui illustrent le potentiel photographique des gares et des trains.

1 Liège
De Liège, on connaît la gare de Liège-Guillemins, conçue par Calatrava. Elle est célèbre dans le monde entier et attire de nombreux photographes. Je l’ai largement montrée sur ce blog.

Il y a deux autres gares à Liège : Liège-Carré (anciennement Liège-Jonfosse) et Liège-Saint-Lambert (ex-Liège-Palais), qui sont nettement moins modernes et nettement moins spectaculaires que la gare des Guillemins. Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont dénuées d’intérêt photographique.

2 Maastricht

Notre première étape nous fait traverser la frontière, direction les Pays-Bas. A environ 20 minutes de Liège, se trouve la gare de Maastricht, une charmante petite ville, qui appartenait autrefois à la Principauté de Liège. Derrière la façade caractéristique de l’architecture hollandaise, se cache une petite gare discrète et fonctionnelle, parfaitement raccord avec l’ambiance de la cité.

3 Cologne
Direction Cologne, en Allemagne. La Gare centrale (Köln Hauptbahnhof) impressionne par sa haute voûte en verre et en métal, qui protège les quais. Reconstruite après la 2e Guerre mondiale, son architecture mêle l’ancien et le moderne. Petite surprise : située dans le centre de la ville, elle jouxte la cathédrale.

4 Munich
De Cologne, le train rapide ICE vous conduira à Munich, capitale de la Bavière. Moderne et fonctionnelle, l’architecture de la gare ne nous a pas vraiment charmé, ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Mais cette gare à l’avantage d’être à deux pas du centre historique de la ville.

5 Bratislava
Cap à l’est, vers la Slovaquie. De Bratislava, je ne vous parlerai pas de la gare centrale. A l’écart du centre, dans une zone industrielle, une autre gare semble figée dans le temps (ou sortie d »une autre dimension) et ne cesse de me fasciner et de m’inspirer…
6 Ravenne
Cap au sud, vers la lumière et la chaleur de l’Italie. Ne vous laissez pas abuser par la simplicité de la gare de Ravenne. C’est par la beauté de ses mosaïques et le charme des rues du centre historique que la ville vous séduira.


7 Rimini
Un peu au sud de Ravenne, la gare de Rimini annonce clairement la couleur. On est ici dans une importante ville balnéaire de la région, qui accueille de nombreux touristes à la belle saison. La gare privilégie l’efficacité à la beauté. Mais avant d’attirer les touristes pour ses plages et ses bars branchés, Rimini fut une ville importante de l’Empire romain et son centre historique en conserve de nombreuses traces. Les vestiges romains et sa basilique valent le coup d’oeil et méritent de descendre du train.

8 Cattolica

A quelques minutes de Rimini, la petite station balnéaire de Cattolica ne mérite pas vraiment l’arrêt. Sauf si vous aimez les poissons et les aquariums, puisque l’Acquario di Cattolica se vante d’être l’un des plus beaux d’Italie.
9 Pesaro
Si vous ne vous arrêtez pas à Cattolica, descendez en revanche à Pesaro. Sa petite gare ne paie pas de mine, mais le centre historique de la ville ne manque pas de charme. Les amateurs d’opéra pourront y visiter la maison natale de Rossini, transformée en musée à la gloire du compositeur. Pesaro possède également un sympathique musée des beaux-arts.
10 Sorrente
Poursuivons notre exploration des gares italiennes et descendons encore plus bas, jusque la baie de Naples. La charmante petite ville balnéaire de Sorrente est un beau point de chute pour découvrir la région, puisque sa gare dessert Herculanum, Pompéi et Naples.
L’architecture de la gare n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est cette petite particularité : le hall, situé au 1er étage, donne directement sur les quais, en plein air, rattrapant ainsi le dénivelé typique de la ville.

11 Pompéi
Le site de Pompéi est à environ 30 minutes en train de la gare de Sorrente (ou de la gare de Naples). Le court trajet, dans un paysage assez accidenté, réserve son lot de surprises : arrêt sur un pont surplombant le vide, tunnel,… La gare Pompei Scavi-Villa Dei Misteri se situe juste à côté de l’entrée du site. Il est donc très facile de s’y rendre en train.
Cette petite gare, dont l’architecture évoque vaguement les constructions romaines, ne manque pas de charme et l’affluence des touristes témoigne de la notoriété du site. Elle ne laisse en rien deviner l’immensité et la beauté de la ville antique.

12 Herculanum
Le site archéologique d’Herculanum se situe une cinquantaine de minutes de la gare de Sorrente et mérite lui aussi définitivement le détour. A Herculanum, moins célèbre et moins fréquenté que Pompéi, la gare est réduite au strict minimum : un arrêt cerné par les HLM et les immeubles vétustes. Ne vous laissez surtout pas tromper par cette triste première impression. Une grande partie de la ville antique dort toujours sous la ville moderne. Il faut marcher une dizaine de minutes avant d’atteindre le site archéologique, qui est une petite merveille.

13 Naples
A l’image de la ville de Naples, la gare de Napoli Centrale est pleine de contrastes. Elle mélange des parties anciennes et défraîchies à des éléments modernes. Le premier aperçu est assez déprimant, avec ces quais souterrains, sombres et sales. Puis, vous entrez dans une zone modernisée beaucoup plus avenante. Pour prendre le métro, vous plongerez dans les entrailles de la gare par un spectaculaire réseau d’escalators dignes d’un film de science -fiction.
Contrairement, à ce que suggère le nom de la gare, elle n’est pas du tout centrale. Elle est séparée du centre historique par un quartier peu accueillant. Mais les attractions touristiques phares de la ville (comme le Musée archéologique) sont facilement accessibles en métro.

A Suivre…
C’est à Naples que s’achève la première partie de notre périple dans les gares européennes. Dans la 2e partie, nous visiterons le Portugal, la France, le Luxembourg, avant de revenir à notre point de départ…

Belle idée cette série sur les gares.
En France, j’ai été confronté à des difficultés pour les photographier car il faut demander l’autorisation, dommage !
En attendant belle initiative et joli article.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! En effet, dans certains pays, et en particulier dans les grandes villes, il n’est pas toujours simple de photographier dans les gares. Les mesures de sécurité sont telles qu’il faut montrer patte blanche. On peut toujours se consoler en photographiant aux alentours 😉 .
J’aimeAimé par 1 personne
très agréable petit voyage !
J’aimeJ’aime
Très sympa cette balade de gare en gare !!! Il y en a de jolies par ici, et c’est une bonne idée… 🙂
J’aimeJ’aime
Très joli tour ! J’avoue avoir un faible pour Liège-Guillemins ! Je me rappelle de la gare de Bratislava, pas super jolie au niveau du hall centrale. Cette semaine, j’ai pu voir la gare de centrale de Berlin, très moderne et très belle ! 🙂
J’aimeJ’aime