C’est devenu une tradition. Nous fêtons la Saint-Valentin en se régalant de chefs-d’oeuvre de l’art coquin, souvent méconnus, glanés au cours de nos voyages.
La première sélection nous a fait voyager de Pesaro à Lille, en passant par Rimini, en rencontrant les fesses de Fellini, un Christ sensuel, de l’art érotique indien et des sculptures suggestives.
Dans le deuxième épisode, nous visitions le Cabinet secret du Musée archéologique de Naples, où sont conservées les oeuvres érotiques découvertes à Pompéi et Herculanum.
Le troisième épisode nous a conduits de Naples jusque Bratislava, en passant par Figueiras et Nancy, à travers une sélection d’oeuvres érotiques largement inspirées par la mythologie.
Dans ce nouvel épisode, nous nous installons à Paris, à la découverte de quelques-unes des oeuvres les plus coquines du Louvre.
Paris, capitale de l’amour
Paris est considérée comme une des villes les plus romantiques du monde. Avec ses boutiques de luxe, ses grands couturiers, ses palaces et sa gastronomie, elle fait rêver les amoureux du monde entier. Ses musées, qui figurent en bonne place dans la liste des musées à voir absolument, attirent aussi les touristes.
Orgie sensuelle au Louvre
Le musée du Louvre est considéré comme le plus grand musée d’art et d’antiquités au monde. C’est aussi le plus visité. Cet ancien palais royal, niché au coeur de Paris, est devenu l’écrin prestigieux d’une collection d’une richesse incroyable qui fait voyager les visiteurs à travers plusieurs millénaires d’histoire de l’art, des civilisations antiques au 19e siècle.

Le musée est si vaste qu’il est impossible de tout voir en une seule visite. Le visiteur, qui vient parfois de l’autre bout du monde, peut suivre des parcours thématiques à la découverte des oeuvres incontournables du musée. Il peut aussi se balader au hasard de l’inspiration du moment, et se perdre parmi les nombreux trésors du musée, dans le labyrinthe de salles du palais.
C’est ce que nous avons fait lors de notre dernière visite. Nous venions voir une exposition événement rassemblant les chefs-d’oeuvre de Vermeer. Après l’expo, nous nous sommes attardés en famille dans le musée. En voulant revoir des pièces qui nous avait plus lors de précédentes visites, nous avons aussi redécouvert des oeuvres que nous avions oubliées ou que nous n’avions jamais remarquées.
Le temps était idéal. La belle lumière de ce printemps ensoleillé venait caresser les marbres et souligner le galbe des statues.

La galerie Michel-Ange
Je me suis attardé dans la galerie Michel-Ange et l’aile Denon, où sont présentées une série de sculptures gréco-romaines ainsi que des oeuvres de la Renaissance. Bien en évidence au centre de la galerie s’alanguissait le fameux Esclave mourant de Michel-Ange. C’est une statue inachevée qui n’a pourtant rien à envier aux chefs-d’oeuvres du sculpteur italien. Son attitude gracieusement sensuelle ne cadre pas vraiment au titre de l’oeuvre.

La beauté et la célébrité de l’éphèbe de Michel-Ange éclipse les oeuvres qui l’entourent. Pourtant il y a d’autres sculptures remarquables autour de lui.
La Nymphe au scorpion
Bien plus discrète est cette Nymphe au scorpion, signée par Lorenzo Bartolini. Un marbre tout en délicatesse, fragilité et sensualité, qui ne dévoile ses secrets qu’au visiteur qui s’approche (et cherche le scorpion). Installée devant une fenêtre, le contrejour renforçait le mystère évanescent de l’oeuvre.

Psyché ranimée par le baiser de l’Amour
La mythologie gréco-romaine a inspiré à Canova cet ensemble, Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, qui ne peut laisser de marbre le visiteur. Le travail du sculpteur est d’une telle finesse qu’on s’attend à voir les deux amants s’animer.

Satyre en Atlante
Ce satyre en Atlante, qui fait partie d’un groupe de quatre statues, m’a fait sourire. On dirait qu’il regarde son sexe avec perplexité.

Le gladiateur Borghèse
Le Gladiateur Borghèse, une sculpture grecque restaurée au 17e siècle, m’a aussi fait sourire. Il est considéré comme un chef d’oeuvre de l’époque hellénistique. Le temps l’a dépouillé de ses attributs guerriers, de son bouclier et de son épée. Il ressemble aujourd’hui à un sportif lancé en pleine course dans la galerie du musée. Une impression que renforce l’attache de bouclier, sur son bras gauche, qui m’a fait penser aux bandeaux de support pour smartphones que portent les athlètes d’aujourd’hui.

Sénèque mourant
Terminons cette sélection de statues avec l’oeuvre la plus déroutante. Cette sculpture romaine en marbre noir représente un homme âgé nu, debout dans un bassin. Il n’y a rien d’érotique dans le sujet de cette sculpture, mais la sensualité du marbre, la finesse du travail et l’expression du visage sont fascinants.

Mona Diva
Impossible de quitter le Louvre sans saluer la star du musée, Mona Lisa. Pour la trouver, il suffit de suivre la foule, de monter le grand escalier dominé la Victoire de Samothrace, puis de se frayer un chemin dans la galerie d’art italien jusque dans la salle de la Joconde.

Ce Saint-Jean Baptiste attribué à Francesco Melzi, un éléve de Léonard de Vinci, nous indique le chemin vers la Joconde. Le personnage a une attitude ambiguë et des attributs d’un dieu païen.

Comme toute diva qui se respecte, Mona Lisa sait se faire désirer. Derrière sa vitre blindée, entourée d’une horde de fans, il est bien difficile de l’approcher pour admirer son sourire ambigu. On se contentera de l’entrapercevoir et de la photographier via écran interposé. Tant pis pour ceux qui viennent uniquement au Louvre pour ses beaux yeux.
Cette sélection d’oeuvres sensuelles et érotiques n’est qu’un fragment des richesses à voir au Louvre. Il faudra revenir pour découvrir d’autres trésors cachés dans les dédales du musée.
Les statues anciennes sont photogéniques. Elles excitent mon imagination et ne cessent de me surprendre. Car les artistes du passé ont puisé dans dans la mythologie pour exprimer leurs phantasmes et sublimer leur désir.