Attention ! Cette lettre contient les allergènes suivant : « pouvoir d’achat« , « Macron« , « Le Pen« , « élection« , « démocratie » et « changement climatique« .
Les élections française, vues de loin
Du plat pays qui est le mien, j’ai suivi les élections présidentielles françaises. Vaguement, de loin. Sans l’avoir vraiment choisi, tant cette campagne atypique a occupé l’espace médiatique francophone.
L’élection d’un président et tout le cirque qui l’entoure a toujours eu une saveur subtilement exotique pour l’adepte de l’humour belge qui n’élit pas son roi et vit dans un système politique tellement complexe que personne ne le comprend vraiment.
Cette nouvelle saison électorale s’est imposée rapidement comme un drôle de cru, plus palpitante et imprévisible qu’une série Netflix, avec des outsiders, des personnages qu’on adore détester, des guest stars hilarantes et son lot de twists.
Zemmour, anti-héros de BD
En tête de ces surprises, la candidature d’Eric Zemmour, chroniqueur télé méchant qui a viré au polémiste facho. Cette candidature en elle-même était un show télé au suspense insoutenable : se présentera, se présentera pas ?
Alors que le triste sire n’était pas encore officiellement candidat, le contraste entre ses idées de grandeurs et la stature physique du personnage m’a inspiré une première caricature.

Au fil des semaines, après l’annonce de sa candidature, sa présence médiatique n’a fait que croître, jusqu’à l’overdose.
A chaque fois que je le voyais à la télé ou sur internet, un autre personnage se superposait à sa silhouette rabougrie : Gargamel, l’infâme ennemi des Schtroumpfs. Pour conjurer la malédiction, j’ai dessiné ma vision, en imaginant une fausse couverture d’un album des Schtroumpfs et en inventant ainsi Zarzamel.
Zemmour a vraiment la tête de l’emploi d’un méchant de BD. Je pensais aussi à Zorglub ou même Iznogoud quand je le voyais, mais comme je regardais les élections de loin, j’ai choisi de ne pas passer plus de temps sur le sujet.
Surprises de campagne
De loin, j’ai continué à observer le déroulement de la campagne. J’ai vu Marine Le Pen opérer une remontée spectaculaire, sur sa monture Pouvoir d’achat. J’ai vu Valérie Pécresse trébucher dans ses fiches. J’ai vu le trou noir Mélenchon et ses hologrammes aspirer les voix de la gauche. J’ai vu Anne Hidalgo inéluctablement s’enfoncer dans la boue (à la façon d’un ancien président).

Tout cela aurait pu s’illustrer en de chouettes dessins, mais je regardais de trop loin et je n’avais pas assez de temps.
Vint enfin le premier tour. Les surprises annoncées par les sondages se sont produites. Les victoires de Macron et Le Pen. La déception de Mélenchon et des ses partisans, en panne de voix à quelques points du second tour, l’essoufflement de Zemmour, le naufrage de Jadot, la faillite de Pécresse, la disparition d’Hidalgo.
Macron et Le Pen, entre deux tours
Vu de loin, on s’étonne de l’atomisation des partis traditionnels, puis on frémit devant l’éventualité d’une victoire de Marine Le Pen.
C’est que, on n’est pas si loin finalement. La France, c’est ce pays voisin, dont une partie des Belges partagent la langue, où on aime voyager, dont on aime la culture et la gastronomie.
Il y n’y a pas si longtemps, j’avais dessiné Marine sous les traits du monstre d’Alien. C’était à la fin de la saison précédente, quand déjà elle était opposée à Emmanuel Macron.

Je cherchais un autre concept pour dessiner la candidate du Front National. En repensant à Zarzamel, par association d’idée, je me suis souvenu de Madame Mim, la sorcière laide et vilaine qui affronte Merlin l’Enchanteur, dans le dessin animé de Disney.
Face à Mim/Marine, j’ai opposé Moustique, futur roi Arthur, plutôt que Merlin, pour des raisons de ressemblance physique et d’âge. Les dessins ont été réalisés avant le débat d’entre deux tours entre Macron et Le Pen, mais montés et publiés pendant le débat.
Après coup, j’aurais pu dessiner Emmanuel en Merlin, à cause de son ton très professoral face à Madame Le Pen.
En écrivant ces lignes, je ne connais pas le dénouement de l’épisode final de cette saison.
Terminons ce chapitre politique par un clin d’oeil. Cité par Emmanuel Macron pendant le débat, Gérard Majax est soudain sorti des limbes de l’oubli, comme un lapin du chapeau d’un magicien, pour vivre un quart d’heure de gloire inattendu en tête des tendances Google et Twitter.

La journée de la Terre
Le vendredi 22 avril, c’est le Earth Day, la journée de la Terre. Cheveu dans la soupe électorale, la date vient rappeler l’urgence et les défis du changement climatique. Entre la climatosceptique et le climatohypocrite (sic), les enjeux climatiques et écologiques ont été peu présents dans les débats et les discours.
La crise sanitaire, puis la guerre et la crise économique ont relégué loin à l’arrière-plan la crise climatique.

J’ai posté cette illustration sur Instagram pour le Earth Day. Adaptée d’une caricature de Trump et basée sur la célèbre estampe d’Hokusai, l’image évoque la fureur des éléments contre la civilisation et ce qui nous attend si nous n’agissons pas.
Vivement la suite, le résultat, et son illustration!
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Suspense, suspense ! 🙂
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Bravo pour tes caricatures ! C’est vraiment chaque personnage 😉
Perso, je regarde les infos a minima, je préfère lire les journaux, moins agressifs car je peux choisir ce qui m’intéresse.
Concernant Zemmour, il nous a bien saoûlés, et malheureusement il va revenir pour les législatives en juin…
D’accord aussi pour les climatohypocrites, rien n’avance vraiment dans les actes.
Bravo pour ton article !
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Tes caricatures sont très inspirées ! J’avais oublié la Marine LePen en Alien, top ! 😀
Pour le climat, je suis tellement dépitée …
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