Dans un précédent épisode des Chroniques du confinement, j’ai raconté comment j’ai profité d’une éclaircie pour photographier les couleurs automnales dans le centre de Liège, près de la passerelle Saucy et de la Grand Poste. C’était quelques jours avant l’annonce du reconfinement et il régnait déjà une ambiance très spéciale dans les rues liégeoises. Et puis, le gouvernement a annoncé le retour au confinement pour lutter enrayer le déferlement de la deuxième vague.
Le lendemain de cette fameuse annonce, je suis retourné au centre ville pour faire quelques achats de première nécessité : quelques livres, un pyjama, des fournitures artistiques pour dessiner et des chocolats. Nous ne savions pas avec certitude quels magasins allaient fermer et pour combien de temps. Cette sortie était surtout le prétexte de profiter d’une belle matinée d’automne pour prendre une nouvelle série de photos de Liège dans ses habits d’automne.

En bord de Meuse
La balade commence en bord de Meuse, pas très loin d’où nous avions terminé la précédente. C’est un spot que j’apprécie, à proximité de l’Aquarium. Les quais aménagés attirent promeneurs, sportifs et cyclistes. Quand le temps est de la partie, la vue y est intéressante. On peut apercevoir le port de plaisance, l’évêché.

C’est un samedi matin très calme, trop calme, même s’il est encore tôt. Je me dirige vers le pont, en direction du centre ville.

Il y a peu de monde en bord de Meuse. Il n’y a que quelques promeneurs, quelques coureurs sur le RAVEL, ce chemin prévu pour les cyclistes et les piétons qui longe le fleuve. Pourtant, les conditions sont idéales pour la promenade : le bleu de l’eau est raccord avec celui qui ciel et il ne fait pas trop froid.

Je traverse le pont. La lumière et les ombres dessinent une cage sur le trottoir, dont tente de s’extraire cette feuille morte.

Un café improvisé
J’approche du centre ville. Les bars et les cafés sont fermés, mais certains établissements proposent des cafés à emporter. Des clients utilisent le mobilier urbain comme siège improvisé.

Des baraques foraines au centre ville
À cause de l’épidémie, la Foire d’octobre a été annulée. Avec les Fêtes du 15 août et le marché de Noël, c’est une autre institution liégeoise qui n’a pas eu lieu. Quelques baraques foraines ont été disséminées dans la ville. On peut y acheter des gaufres, des croustillons ou des lacquemants, autant de douceurs locales pour mieux affronter la morosité ambiante.

La star de ces douceurs n’est pas la gaufre de Liège, pourtant célèbre dans le monde entier. C’est le lacquemant, une gaufrette fourrée d’un sirop parfumé à la cannelle et à la fleur d’oranger. Chaque forain propose une recette un peu différente, même si les fondamentaux sont toujours présents.

Ces baraques viennent égayer les rues, comme ici, près du majestueux Palais des Princes-Evêques. Elles apportent une touche pittoresque dans cet automne morose.
Place du Marché abandonnée
Je m’aventure jusqu’en Neuvice, une des rues les plus charmantes de Liège, pour acheter des chocolats chez Carré Noir. Ils aideront à faire passer la pilule du reconfinement. Je traverse la place du Marché, vidée de ses terrasses. La rue appartient aux livreurs à vélos. Tout un symbole.

Je m’arrête un instant pour admirer le soleil qui caresse les vieilles pierres de la place. Nous sommes ici dans un des plus vieux quartiers de Liège. Le calme, ce silence irréel rehausse et amplifie le charme de l’endroit.

D’ordinaire, la Place du Marché, avec ses restos et ses cafés entourant le fameux Perron, est le coeur palpitant de Liège. L’espace est envahi de terrasses et il y a toujours du monde, à siroter un café en solitaire ou à discuter entre potes autour d’une bonne bière.
Autour du Perron

Contempler la place aussi vide est une expérience douce amère, à la fois triste et surréaliste. Les terrasses ont été rangées, les cafés et les restos sont fermés, les parasols sont repliés.

Dans cet espace abandonné, émerge le Perron, une fontaine érigée en 1305, qui est devenu au fil des ans le symbole de Liège.

Jetons un dernier regard à la place et au Perron, sous la douce lumière d’automne. Il est déjà de temps de quitter la ville et de rentrer. Avant de partir, je savoure la lumière et prend encore quelques photos. Dans la ville vidée de ses habitants, l’oeil s’attarde sur les murs et les pierres, sur ces maisons centenaires qui semblent avoir bien du mal à garder leur équilibre.
Les secrets des vieilles pierres

Je m’imprègne des lieux avant de les quitter. Je ressens le calme, la tristesse, une douce mélancolie automnale. Les vieux pavés et les vieilles pierres des immeubles me soufflent leurs secrets à l’oreille. Elles en ont vu des catastrophes et des crises. Elles ont traversé des guerres, des incendies, des épidémies. Elles savent que bientôt le bruit des pas, les cliquetis des appareils photos, les rires et les conversations, les verres qui s’entrechoquent résonneront à nouveau dans ces rues.

Jolies lumières automnales qui eclairent les façades des maisons ! Mais le vide des places dénote un ressenti bizarre, comme ici en France, une sorte d’inquiétude avec les terrasses vides ! Très joli reportage. Bon dimanche au chaud 🌞
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Tu as bénéficié des belles lumières d’automne et le rendu est très joli ! 🙂
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