J’ai eu le grand plaisir d’illustrer la couverture de Périple dans un verre d’eau (et autres odyssées de poche), le premier recueil de poèmes de Jacques Hoflack (alias Le Vers à repasser). Il s’agit d’un projet très spécial pour moi et je vais t’expliquer pourquoi. Cet article (et la vidéo qui l’accompagne) raconte la belle histoire d’amitié à l’origine de cette aventure et explique comment illustrer une couverture dans ce style avec Adobe Illustrator.
Une histoire d’amitié
Jacques Hoflack et moi sommes amis depuis très, très longtemps. Enfants, nous habitions à deux rues l’un de l’autre, à Liège, puis nous sommes devenus amis à l’école, à l’adolescence. Cette amitié s’est nourrie au fil des années, malgré les épreuves et les imprévus. Il y a 20 ans, Jacques s’est installé à Bratislava, en Slovaquie. Même si nous vivons à présent à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, nous sommes restés très proches.

Un projet né du confinement
Ironiquement, la pandémie nous a rapprochés un peu plus. Dès le début du confinement, nous avons pris l’habitude de nous contacter en vidéo chaque semaine. Lors de ces discussions hebdomadaires, nous pouvions comparer nos situations respectives, s’assurer que nous allions bien, nous remonter le moral. Nous avons surtout beaucoup ri et lors de ces appels qui s’allongeaient, nous avons presque oublié que nous ne pouvions voyager et nous voir en vrai.
C’est par vidéo interposée que j’ai assisté à son projet de livre. Jacques écrit depuis toujours, mais c’est le confinement et la pandémie qui lui ont donné l’impulsion de publier un recueil de poèmes, inspirés en grande partie par cette situation inédite que nous vivions chacun à notre façon. Pendant qu’à Liège, je créais les chroniques du confinement où je partageais mes états d’âme en images, à Bratislava, Jacques écrivait, créait le blog poétique Le Vers à repasser et préparait son recueil.
J’ai été un des premiers lecteurs du livre en devenir. Quand il m’a demandé d’en illustrer la couverture, j’ai accepté tout de suite. J’étais très excité, bien qu’un peu stressé. C’était à la fois un plaisir, une évidence et un défi. En effet, qu’est-ce qu’il y de pire que de décevoir son meilleur ami ?
Premier concept
Mes doutes ont vite été balayés. L’idée pour la couverture est venue rapidement et facilement, en une soirée. Jacques l’a acceptée avec enthousiasme et le projet s’est déroulé de façon idéale.
A sa demande, j’ai conçu une illustration simple, stylisée et colorée. Un dessin accrocheur, un peu onirique, qui évoque les trois parties du livre : les thèmes du quotidien, du confinement et du voyage.

Réalisation
Je commence par importer mon croquis dans Adobe Illustrator. C’est un dessin basique, rapidement esquissé, tout petit. Dans ce projet, je n’ai pas besoin d’un dessin détaillé, car la plupart des éléments qui composeront l’illustration seront réalisé avec des formes géométriques.

Quand tu conçois une couverture, il ne faut pas oublier que le visuel de la face, la première de couverture, s’intègre dans un tout. Il faut aussi penser à la quatrième de couverture et au dos du livre. Parfois, l’illustrateur ne travaille que sur le visuel de la première de couverture. Dans ce cas-ci, je me suis chargé de la conception graphique de l’ensemble de la couverture.

Je trace d’abord les contours du bocal et pose les bases du décor. Je passe ensuite au personnage, que je récupère d’un dessin précédent. Je l’adapte et le transforme. C’est un des avantages de travailler en vectoriel : il est facile de recycler des éléments.
Le voyageur en tenue de baroudeur se métamorphose en rêveur en pyjama. J’ajoute rapidement les autres éléments du décor et met en place le texte. J’envoie cette première version à l’auteur, qui l’approuve et me suggère deux ou trois modifications.

Sur base de ces suggestions, je retravaille les mains du personnage et soigne les détails. J’ajoute des petits pois sur le pyjama, puis je personnalise les bâtiments dans le décor. Comme Jacques habite à Bratislava, j’ajoute le célèbre UFO, l’OVNI architectural emblématique de la capitale slovaque, sur la quatrième de couverture.

Pour évoquer la Belgique, je donne un style Art Nouveau à une des maisons. Encore quelques ajustements de couleur et l’illustration prend forme.

Finitions
Après un nouvel aller-retour, nous décidons d’enlever quelques détails. Exit les petits pois sur le pyjama, à peine visibles quand on imprime au format final. Exit aussi le reflet sur le verre.
Il ne reste plus qu’à adapter l’illustration au gabarit fourni par l’éditeur, à savoir Amazon. Comme le nombre de pages détermine l’épaisseur du dos du livre, ce gabarit est généré une fois que la pagination du recueil est finalisée. Enfin, on exporte l’illustration finale en PDF, en suivant les guidelines de l’éditeur.

Réception
Le manuscrit et le visuel de couverture ont été téléchargés dans le système. L’auteur et l’illustrateur sont à présent impatients de découvrir le résultat imprimé. Pour des raisons logistiques assez obscures, je suis le premier à recevoir mon exemplaire. Très excités, nous improvisons une séance vidéo de déballage pour partager ce moment très spécial. Nous découvrons ensemble le produit fini. Un moment riche en émotions.
C’est la première fois que je travaille sur un livre auto-édité sur Amazon et la qualité d’impression est conforme à nos attentes. L’illustration numérique immatérielle est devenue la face visible d’un véritable objet. Il y a toujours quelque chose d’un peu magique dans ce processus, surtout quand on adore les livres.
Pour découvrir l’illustration imprimée et lire les textes qui l’ont inspirée, tu peux acheter le livre sur Amazon. L’aventure continue sur le blog poétique du Vers à repasser et sur Instagram, où l’auteur y partage des textes, des réflexions, des aphorismes, souvent avec humour.
Le mot de la fin ?
La création de cette couverture a été une belle aventure, qui vient couronner une belle histoire d’amitié. La collaboration a été à la fois efficace et amusante. J’ai pris un immense plaisir à imaginer une image à partir des mots de Jacques.
Le livre est à présent prêt à vivre sa propre vie, dans les mains des lecteurs. Pour l’auteur, et dans une moindre mesure l’illustrateur, une autre aventure commence : la promotion et la diffusion. Mais ceci est une autre histoire.

Belle réussite pour ce projet entre deux amis. Bravo pour ces illustrations. Et bon vent à ce livre !
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Merci !
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Belle(s) initiative(s) ! J’espère que le livre sera diffusé comme il se doit (surtout quand on voit tous les politiques, les « experts » en tout genre passer sur les plateaux télé, dans les radios, pour vendre leur camelote, il est bon de retourner à la poésie, ou à la simple littérature d’auteurs qui débutent). Good luck à monsieur Hoflack. Quant à toi, continues (dans ton joli bocal!), ça fait plaisir !
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Superbe réalisation et quelle joie cela a dû être de travailler pour un ami ! Félicitations à tous les 2 ! 🙂
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C’est vrai que quand on travaille entre amis, la coopération est beaucoup plus facile 😉 On se connait, on sait ce qu’on fait, ce qu’on veut : c’est efficace et rapide ! Merci encore pour la couverture. J’adore cette présentation de la genèse du projet !
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A reblogué ceci sur Le vers à repasseret a ajouté:
Quand le voyageur en tenue de baroudeur se métamorphose en rêveur en pyjama. Tout sur la création de la couverture de mon recueil par l’illustrateur et ami Frédéric Giet alias Gilderic
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