Street Photography : Série noire dans le Carré de Liège

Je n’ai pas trop le moral ces jours-ci et je tourne un peu en rond. Je suis tombé sur cette petite série de photos. Elles ont été prises avant le confinement, dans le Carré à Liège, un soir glacial et mouillé de janvier. Leur ambiance collait parfaitement à mon humeur.

Lundi noir dans le carré

Janvier 2020. Un vrai blue monday, ou plutôt un dark monday. Froid. Pluie. En allant au cinéma, je m’égare un peu dans le Carré. D’ordinaire, les cafés nichés dans ces vieilles ruelles du centre de Liège en font l’endroit le plus festif de la ville. Ce soir-là, il y règne une tristesse absolue.

Un décor de série noire

Ces vieilles rues désertes et ces pavés mouillés désertés composent un vrai décor de série noire. D’ordinaire, le Carré est le quartier le plus animé de Liège. Ses cafés et restos attirent les étudiants et les fêtards liégeois. Certains soirs, la foule déborde des cafés et envahit les rues.

Ce soir la pluie et le froid de janvier ont fait fuir les fêtards. Beaucoup d’établissements sont fermés.

Sur les pas de Simenon

Une ambiance de polar digne de Simenon me colle au basques à mesure que j’arpente les ruelles en prenant quelques photos. Je m’imagine soudain en privé enquêtant sur une mystérieuse affaire.

Simenon est né à Liège et y a vécut une vingtaine d’années. C’est là qu’il a débuté sa carrière, comme reporter à la rubrique des chiens écrasés de la Gazette de Liège. Il a sans doute fréquenté ces rues en quête d’un scoop ou d’une bonne histoire.

Silence de plomb

Longeant les terrasses abandonnées des bars vides, je m’enfonce dans cette atmosphère glauque. Il n’y a pas un chat. A la place de l’animation habituelle, il n’y a qu’un silence de plomb, seulement brisé par quelques pas pressés.

Des fantômes hagards

Devant moi passe un fantôme un peu louche, une silhouette hagarde, égarée dans le dédale lugubre et obscur.

Un labyrinthe glacial

Vite ! Quitter ce labyrinthe mortel, ce froid glacial qui vous file la chair de poule et se réfugier dans le confort douillet de la salle de cinéma…

Du carré au ciné

Je laisse le mystère se dissiper à mesure que je m’échappe de ces pavés glissants. J’oublie le froid et la pluie dans le cocon Art Déco de la salle obscure. Sans me douter de ce que l’avenir nous réserve. Sans imaginer que ces visions fugitives sont des présages d’une étrange réalité à venir…