Films culte : John Wick et la résurrection de Keanu Reeves

Après son rôle emblématique de Neo dans la trilogie Matrix, la carrière de Keanu Reeves a connu des hauts et des bas. Grâce à sa détermination et à son talent, il a réussi à rebondir avec une nouvelle série de films à succès, centrée autour d’un anti-héros sombre et mystérieux : John Wick. Dans cet article, nous explorerons d’abord les raisons pour lesquelles John Wick est devenu un film culte qui inspire les artistes. Ensuite, je vous explique pourquoi et comment j’ai dessiné ce personnage fascinant.

Après Matrix

Après la sortie de Matrix Revolutions en 2003, la carrière de Keanu Reeves est partie un peu en zigzag. Par des choix de films audacieux, la star tente de casser son image et de s’écarter des films d’action, ce qui déroute le public. Il alterne films expérimentaux (A Scanner Darkly) et blockbusters (Le Jour où la Terre s’arrêta) sans retrouver le succès de Matrix. Il réalise même un premier film, L’Homme du Taï Chi (2013), qui séduit la critique, mais passe inaperçu.

John Wick

Tout change en 2014 avec le succès inattendu d’un film d’action sans prétention. Dirigé par Chad Stahelski et écrit par Derek Kolstad, John Wick captive le public avec une histoire simple mais efficace, un personnage sombre et mystérieux, et des cascades et scènes d’action spectaculaires.

L’histoire du film tient sur une balle de 8mm. Keanu Reeves incarne John Wick, un ancien tueur à gages qui reprend les armes pour venger la mort de son chien, cadeau de son épouse décédée. L’acteur, en pleine forme, s’éclate à incarner cet anti-héros taiseux, dans un monde très noir dominé par les mafias et les sociétés secrètes.

C’est le reflet obscur de son personnage de Matrix : alors que Neo passait le plus clair de son temps à éviter ou arrêter les balles, Wick est de l’autre côté de l’arme, celui qui presse la détente.

Un film culte

John Wick devient une saga culte. Trois suites sont mises en chantier, au succès presque exponentiel : John Wick chapitre 2 (2017), John Wick chapitre 3 Parabellum (2019), et John Wick 4 (2023). Cette nouvelle saga confirme le statut de Keanu. L’acteur et son personnage inspire memes, détournements et parodies qui fleurissent sur le net.

Plusieurs éléments peuvent expliquer la popularité de cette nouvelle saga. Il y a d’abord ce personnage de tueur brisé. Hanté par la mort de sa femme et de son chien, John Wick parle peu, montre peu d’émotions, mais exprime la profondeur de sa douleur dans sa croisade vengeresse, exécutée avec maestria.

Le réalisateur Chad Stahelski, un ancien coordinateur de cascades qui a travaillé avec Keanu Reeves sur la trilogie Matrix, sait comment chorégraphier les combats et les scènes d’action. Moins stylisées ou arty que chez Tarantino, elles sont cependant d’une efficacité redoutable. Poursuites en voiture, fusillades, arts martiaux, explosions, rien ne manque à l’arsenal pour garantir le côté spectaculaire.

La cerise sur le gâteau, ce petit supplément qui fait la différence, ce sont sans doute les seconds rôles et les éléments de mythologie qui l’apportent. La saga fait confiance à des acteurs prestigieux pour donner vie à des personnages secondaires mémorables, le temps d’une courte apparition ou pour un rôle récurrent. Ian McShane, Willem Dafoe, Franco Nero, Peter Stormare, Halle Berry, Angelica Huston ou Lance Reddick.

Les films sont truffés de clins d’oeil à diverses mythologies du monde (principalement russe et grecque) qui sont remixés pour créer un univers original où coexistent des mafieux russes et italiens avec des sociétés secrètes plus fantaisistes. Au centre de cet univers criminel s’érige l’Hôtel Continental, terrain neutre et refuge pour les assassins, qui prend rapidement une place importante dans l’intrigue des films, au point d’en devenir presque un personnage à part entière.

La direction artistique du film est le dernier élément qui a contribué au succès du film. De la maison froide et ultra-moderne de John Wick au stylé Continental en passant par la voiture de John Wick, les décors et accessoires du film ont été minutieusement choisis pour donner au film son look singulier et construire l’univers noir et romanesque dans lequel évoluent les personnages. Ainsi les intérieurs aux styles éclectiques de l’hôtel Continental, qu’on découvre progressivement tout au long des films, sont en réalité un patchwork d’intérieurs glanés dans New York ou construits spécifiquement en studio.

Dessiner John Wick

J’ai découvert le premier film sur le tard, un peu par hasard. Je cherchais quelque chose de facile et distrayant à regarder et j’ai trouvé ce film qui cochait parfaitement ces deux cases, avec beaucoup de style et de swag. C’est cet anti-héros mystérieux, les personnages secondaires et les décors qui m’ont donné envie d’en faire une illustration.

Je me suis basé sur un portrait de Keanu Reeves en Neo pour construire mon dessin. Les recherches de composition et de couleur ont été réalisées avec Procreate sur iPad. Puis, comme on le voit dans cette vidéo, j’ai agencé le tout élément par élément dans Adobe Illustrator (d’abord sur iPad puis sur ordi).

En cours de route, le dessin final a beaucoup dévié du concept initial, tant au niveau de sa composition que des couleurs. Je tenais à intégrer la silhouette de l’hôtel Continental dans l’illustration. J’ai testé différentes compositions avant de trouver la bonne combinaison. L’avantage du dessin vectoriel, c’est qu’une fois que tous les éléments sont dessinés (parfois très simplement à partir de formes géométriques), il est facile de les déplacer, de les modifier, de les redimensionner et… de les multiplier.

Comme, dans les films John Wick, il y a beaucoup de fusillades, je me suis amusé à dessiner le maximum d’éléments de l’illustration à partir de la forme d’une balle. Comme on le voit dans cette autre vidéo, j’ai créé la forme du Continental, des fenêtres, un château d’eau, des gratte-ciels, un réverbère, des buissons et même une boîte postale à partir de la forme utilisée pour dessiner les balles du haut de l’illustration. Je n’ai pas compté le nombre exact, mais il y en a plus d’une centaine (parfois très déformées).

Comme le film qui l’a inspirée, la création de l’illustration s’est donc révélée pleine de surprises. Je me suis autant amusé à la créer qu’à regarder les films. Après le succès exponentiel des quatre premiers films, l’univers John Wick est en expansion. En attendant un 5e épisode, le spin-off Ballerina (centré sur le personnage de Rooney, croisée dans le 3e épisode) et la série The Continental (centrée sur le fameux hôtel) sont en production. D’autres projets, qui développent d’autres personnages secondaires croisés par John Wick, sont à l’étude. J’aurai donc peut-être encore le plaisir de dessiner John Wick ou son univers.