La semaine passée, Daft Punk créait l’événement. Avec une vidéo sobrement intitulée Epilogue, ils annonçaient la fin de leur collaboration. En quelques heures, la vidéo a atteint des records de vues (à l’heure où j’écris ces lignes, elle a dépassé 22 millions de vues !) et la nouvelle a fait le tour du web. Le clip montre les deux robots casqués dans le désert. L’un deux montre des signes de faiblesse et son mécanisme d’auto-destruction est amorcé.
La vidéo, extraite de leur long métrage Electroma (2006) m’a marqué par sa mise en scène épurée et sa lenteur. J’ai tout de suite eu envie d’en réaliser une parodie, mais la réalisation de l’animation a pris un peu plus de temps que prévu.

De Photoshop à Animate
Pour cette nouvelle parodie animée, j’ai choisi d’abandonner Photoshop et d’utiliser Adobe Animate, un logiciel d’animation vectorielle qui permet de réaliser des animations plus élaborées que Photoshop. Quand j’ai ouvert le logiciel, je n’étais pas tout à fait dépaysé. Animate est le prolongement du logiciel Flash, que j’ai beaucoup utilisé autrefois. Depuis, le logiciel a pas mal évolué et il m’a fallu un peu de temps pour retrouver mes marques et prendre le programme en main.

Comme pour les précédentes animations, j’ai d’abord dessiné les différents éléments en flat design sur Illustrator, avant d’importer le tout dans Animate pour l’animation. Cette fois en revanche, je me suis basé sur mes précédents dessins de Daft Punk, réalisés pour le blog Taupe Chef.
Daft Punk, une histoire hors du commun
J’avoue, je ne suis pas un grand fan de Daft Punk. La musique du duo électro m’ennuie un peu. En revanche, l’attention que les deux musiciens français portent à l’image et leur stratégie marketing m’ont toujours fasciné.
Dès leurs débuts, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, les deux membres de Daft Punk, ont fait appel aux meilleurs réalisateurs pour la mise en image de leur musique. C’est Spike Jonze qui réalise le clip de Da Funk, tandis que Michel Gondry signe la mise en scène du tube Around The World.
Pour leur album Discovery, ils font appel à Leiji Matsumoto, le père d’Albator, pour créer Interstella 5555, un film d’animation qui accompagne le disque.
A la suite de leur troisième album, Human After All, il présentent leur premier long métrage, Daft Punk’s Eletroma, un road movie expérimental entièrement muet.
En s’effaçant derrière les casques de leurs deux personnages robotiques, Daft Punk a construit un univers personnel à la fois mystérieux et futuriste tout en élaborant une stratégie marketing unique et terriblement efficace.
Comment dessiner Daft Punk ?
Dessiner Daft Punk, plutôt que de maîtriser l’art du portrait classique, c’est d’abord apprendre à dessiner des casques. C’est à la fois facile et difficile. Facile, parce que ces casques sont basés sur des formes simples. Difficile, parce que ces formes étincelantes sont pleines de reflets. Difficile aussi de donner de la personnalité et des émotions à ces personnages casqués.

J’ai dessiné Daft Punk plusieurs fois pour le blog Taupe Chef, au moment de la sortie du single Get Lucky et de l’album Random Access Memories. C’était il y a 7 ans déjà et les deux robots casqués étaient partout. Pour cette animation, je me suis basé sur ces dessins, que j’ai transformés et adaptés en illustrations vectorielles flat design, limitant les couleurs et en synthétisant au maximum les reflets et les ombres.

Pour l’animation, j’ai d’abord dessiné un storyboard rapide. L’idée était de réduire les 8 minutes de la vidéo originale à une très courte animation, un « épilogue de l’épilogue », qui répondrait à cette question que tout le monde se pose : « Que se cache derrière le casque ?« . Je voulais animer simplement la marche et l’explosion du personnage. Ensuite, le robot survivant enlève son casque et ça se complique. J’ai passé plusieurs heures à apprendre les subtilités du logiciel pour animer ces quelques secondes.

L’animation finale est un peu plus courte que mon projet initial. Mais il n’y avait rien de plus à ajouter. Ce projet ouvre la voie à d’autres animations et de nouvelles expérimentations avec ce logiciel.

Epilogue
En mettant un point final à leur aventure, Daft Punk clôture un chapitre fascinant de la musique électronique. L’histoire de deux Frenchies qui ont mis le monde à leurs pieds en imposant leur univers, où le mystère côtoie la technologie.
Le futur est ouvert. L’histoire n’est pas finie. Le duo n’a pas livré tous ses secrets. C’est séparément qu’ils vont continuer leur route et chacun des deux musiciens nous réserve sans doute de belles surprises. Et, on le sait, en musique, les séparations ne sont pas toujours éternelles…
Très sympa cette petite animation. Je ne connais pas du tout le logiciel Animate.
Je n’aime pas tout d’eux, je suis plus période Discovery et j’aime beaucoup la BO de Tron 2 ! 🙂
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