Dans le dernier épisode des Chroniques du confinement, nous étions restés en vacances, en pleine incertitude. Ce n’était pas encore le reconfinement, mais ce n’était déjà plus le déconfinement. Une menace invisible planait dans l’air. Les événements annulés les uns après les autres laissaient un grand vide. On sentait bien que la rentrée promettait d’être compliquée.
Vendredi 16 octobre 2020. Pendant que nous assistons au spectacle Madame M au CPCR à Liège, rue Jonruelle, le gouvernement belge annonce ses nouvelles mesures pour contrer la deuxième vague de la pandémie du COVID-19. Cette deuxième vague, qui n’était qu’une menace fantôme en juillet-août, est bien là.

Nous entrons dans la salle de spectacle avant d’avoir les détails de l’annonce du Premier ministre, mais l’essentiel des mesures font déjà la une des médias en ligne. La pièce nous entraîne loin du Coronavirus et de la pandémie. Ce n’est pas du théâtre comique. On y parle de désastre écologique et de crise psychologique, mais pendant une heure la fiction crée une bulle hors de l’actualité.
En sortant du théâtre, mon smartphone me confirme les mauvaises nouvelles. Les mesures gouvernementales sont radicales. Fermeture de l’HORECA (bars, cafés et restaurants) sur tout le territoire belge. Couvre-feu de minuit à 5 heures. Télétravail obligatoire quand c’est possible. Le retour au présent est brutal.

Nous traversons la ville à pied pour aller prendre le bus et rentrer à la maison. Le couvre-feu annoncé n’est pas encore d’application, mais les rues sont déjà vides. Peu de monde dans les bars, des restaurants qui ne sont pas complets. Je sors mon appareil photo pour capter quelques images au passage.

Ce n’est pas le couvre-feu dans ma tête. Des émotions complexes et contradictoires s’y bousculent. Les idées soulevées par le monologue de Madame M et ces nouvelles mesures s’entremêlent.

Le mot couvre-feu résonne dans ces rues désertes. C’est un mot effrayant, lourd de sous-entendus.

Nous hâtons le pas. L’air automnal est frais. Marcher évite de penser.

Là où devrait retentir des rires et des conversations ne plane que le silence. Nous traversons des places vides. Passons devant des parkings fermés.

Ces ruelles désertes, où les graffitis ont remplacé les gens n’invitent pas à l’optimisme.

Nous arrivons à l’arrêt de bus. Je prends une dernière photo. Le couvre-feu commence lundi, pour au moins un mois. Je ne sais pas encore quelle sera la prochaine chronique. J’espère juste qu’elle sera plus optimiste et joyeuse que celle-ci.

Solidaritat …!!!
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un truc que je n’ai pas compris : » fermeture des bars cafés et restaurants » et, plus loin, couvre-feu de minuit à 5 heures. Ça veut dire qu’il n’y aura que les magasins, pharmacies etc ouverts en journée? Si c’est le cas, bonjour tristesse, on va tous finir neurasthéniques!
Bon courage à toi, et merci pour tes belles photos (là, le virus n’a plus qu’à la fermer!).
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Oui tout l’Horeca est fermé et en plus, couvre-feu. Double peine !
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Couvre-feu de 21h à 6h en Ile de France … Les contaminations se font surtout au travail, dans les transports, les restaurateurs et autres doivent être ravis qu’on les contraignent pour pas grande chose .. Les pauvres. Et puis, c’est surtout une saisonnalité qui vient de s’installer, pas de 2nde vague, enfin bref, tous ces secteurs vont avoir du mal à s’en relever, pour les gens qui ont un travail, pour le moment, ça va. L’aspect psychologique des restrictions de liberté est aussi quelque chose qui se gère au mental, nous ne sommes pas dans des pays en guerre, nous avons de quoi manger, même si c’est très pesant à force, nous sommes plutôt bien lôtis. Oui, j’aime aller au ciné, au resto le soir, mais après c’est l’occasion de s’adapter, cuisine maison et petits films dans le canapé ! 🙂
Je ne vis pas dans une grosse ville alors je ne vois pas les bars et restaurants se vider vraiment, je suis en lotissement dans une petite ville mais passer devant ses commerces doit faire étrange évidemment. 🙂
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Les mesures en Belgique et en France varient un peu, mais le résultat est similaire. Tu as raison, il faut s’adapter et se raisonner. Même si tous ces messages anxiogènes envoyés par les médias n’aident pas.
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