Photographier Liège sous les giboulées de mars

En 2024, nous avons eu de vraies giboulées de mars en Belgique. Vous savez, ces soudaines averses où la pluie se mélange à la neige ou la grêle. Ces précipitations qui vous surprennent et vous obligent à prévoir parapluie et vêtements de pluie même quand le soleil brille.

Les giboulées de mars (et même d’avril) sont une plaie pour les citadins ou les touristes. Il n’y a rien de pire que d’être pris par surprise sous une averse subite qui vous trempe de la tête aux pieds.

Pour le photographe, c’est un peu différent. Les giboulées recèlent de belles opportunités photographiques et viennent pimenter une sortie en ville. C’est vrai pendant les averses, quand l’apocalypse semble se déchaîner. C’est vrai aussi pendant les éclaircies qui les suivent avec une lumière aussi belle qu’étrange.

Pendant les giboulées

Les giboulées de mars sont souvent spectaculaires. La pluie commence pianissimo, puis monte rapidement crescendo vers le scherzo. La drache symphonique se transforme alors subitement en un opéra de grêle ou un ballet de neige.

Il faut vite se mettre à couvert pour ne pas être trempé jusqu’aux os. Sous un porche ou derrière une fenêtre, on peut alors savourer le spectacle. Dans la vidéo, en tête d’article, c’était près de la Médiacité, le centre commercial qui ressemble à un OVNI architectural.

Après les giboulées

Le photographe se délecte de ces averses aussi brèves que spectaculaires. Mais l’after show l’intéresse tout autant. L’averse se calme. Les nuages noirs se dissipent. Le soleil revient. La combinaison des rayons du soleil sur les pavés ou le tarmac mouillé sont la condition d’une ambiance lumineuse particulière.

Par la fenêtre

Par la fenêtre du bus, je suis une fois de plus surpris par l’étrangeté et la beauté de cette lumière post-giboulées qui éclaire la ville. Une rangée d’immeubles éclairés par le soleil se dessine sur une toile de fond plus dramatique de nuages sombres.

J’ai envie de descendre du bus pour mieux photographier la scène, mais ce n’est pas possible. Je me contente alors de cette photo, prise en mouvement, par la fenêtre.

La ville en miroir

Entre deux giboulées, le photographe profite aussi des flaques où la ville se reflète. Cette fois, c’est sur un des côtés du Théâtre Royal de Liège. Les affiches colorées des opéras qui se reflètent dans les flaques des giboulées offrent une occasion à ne pas manquer.

Quand je vous disais que les flaques, c’est une occasion en or pour les photographes !

Avant la giboulée

La boucle est bouclée. L’éclaircie ne dure pas longtemps. Bientôt vient le moment de la prochaine giboulée. Les nuages s’amoncellent. Le ciel noircit. L’ambiance change. Il est temps de se mettre à l’abri. C’est le moment idéal d’aller prendre un café ou de visiter une expo.

Je pourrais aller boire un café au bar de l’hôtel tout proche, traverser le parc pour aller visiter la Boverie, mais ce jour-là c’est le Palais des Congrès qui est ma destination.

Gibouliège

Vous le voyez, ce n’est pas simple de se promener en ville pendant les giboulées. À Liège, déjà perturbée par les travaux du tram, la succession imprévisible des averses et des éclaircies, complique la vie des Liègeois et des touristes. En rentrant chez soi, trempé jusqu’aux os, on se consolera de la balade écourtée avec les photos prises pendant et après la pluie.