Le vent nous (em)portera ?

Par un jour venteux d’automne, je me baladais dans le parc autour du Fort de la Chartreuse. Ce n’était pas un beau jour, un de ces matins magiques qui illuminent ta journée. Plutôt un jour gris et maussade, qui te fait presser le pas pour rentrer chez toi.

J’ai remarqué ce masque bleu, accroché à une branche, qui se balançait dans le vent. Je me suis arrêté. J’ai sorti mon iPhone de ma poche et j’ai filmé ce masque incongru. Puis j’ai pressé le pas et j’ai enterré la vidéo dans la mémoire du téléphone.

L’image est revenue me hanter. Il y avait quelque chose de puissant dans la vision de ce masque balancé par le vent. Quelque chose d’indicible et de limpide à la fois. Beaucoup de questions aussi. Comment était-il arrivé là ? Où allait-il aller ensuite ?

Alors que la pandémie reprend son souffle, comme ce vent d’automne, le moment est venu de laisser remonter cette vidéo à la surface. Je n’ai pas envie de lui donner un sens, de l’expliquer ou de la commenter.

Comme une métaphore ou une parabole visuelle, ce masque au vent suscite des questions dont je ne suis pas certain d’avoir les réponses. Sur la pandémie. Sur le changement climatique. Sur l’avenir de l’humanité. Sur mon propre futur.

Tout disparaîtra mais 
Le vent nous portera

J’ai pensé à la chanson de Noir Désir, « Le vent nous portera ». Une chanson ambigüe de ce groupe maudit, au pessimisme teinté d’optimisme (ou est-ce l’inverse). C’était le dernier déclic pour soulever cette courte vidéo et l’emporter dans l’éther numérique.

Ce billet aurait pu être une nouvelle chronique du confinement. Je préfère le voir comme un épilogue. Un épilogue, comme la chanson, teinté d’amertume et d’espoir. Le reflet d’une humeur d’un automne du monde d’après. Qui n’est pas encore arrivé.

Le vent l’emportera. Le vent nous portera. On ne sait pas où, mais on espère que c’est dans la bonne direction.