Un premier janvier, nous avons visité le Centre Pompidou à Metz. Nous avons été fascinés par cet étrange musée, qui recèle bien des surprises.
J’ai déjà raconté pourquoi nous nous étions aventurés à Metz un jour de l’an. Aujourd’hui, revenons sur cette escapade et en particulier sur ce musée extraordinaire qu’est le Centre Pompidou-Metz.
Ceci n’est pas musée
Avant de commencer la visite, une précision. Le Centre Pompidou-Metz n’est pas vraiment un musée. Comme il ne possède pas de collection permanente, il se présente plutôt comme un centre d’art contemporain. Et puisqu’il ne propose que des expositions temporaires, chaque visite est une nouvelle surprise.

Chapeau ou chapiteau ?
Le Centre Pompidou-Metz a été inauguré en 2010. Il est abrité dans un bâtiment construit pour l’occasion, qui évoque vaguement un chapiteau de cirque. L’architecture rappelle aussi, dans des proportions plus modestes, celle de la Fondation Louis Vuitton à Paris.
Cette structure « puissante et légère à la fois » s’inspire plutôt d’un chapeau traditionnel chinois. Les architectes, Shigeru Ban et Jean de Gastines, ont voulu traduire dans leur projet « l’ouverture, le brassage des cultures et le bien-être » .
La toiture est une prouesse architecturale. Elle a entièrement été réalisée en bois. Cette grande couverture dissimule une grande nef, pour accueillir des oeuvres monumentales, et trois galeries. Cet espace donne donc beaucoup de liberté pour la scénographie des expositions ou pour des interventions artistiques.
Le jour de notre visite, le Centre Pompidou-Metz proposait quatre expositions, réparties dans ces différents espaces.

Quand l’art rencontre la psychanalyse
En une courte après-midi, nous n’avons eu le temps de visiter que trois des quatre expos présentées. La première, intitulée Lacan : quand l’art rencontre la psychanalyse, avait ouvert la veille.
Jacques Lacan, le plus connu des psychanalystes français, a entretenu des relations étroites avec le monde de l’art. Il a côtoyé des artistes majeurs du 20e siècle. C’était aussi un grand collectionneur d’art. Il a notamment possédé l’Origine du monde de Courbet, qui était présent dans cette exposition foisonnante.
Il s’est beaucoup inspiré des oeuvres d’art pour donner à voir et penser le monde. Après avoir vu l’expo, je n’ai toujours pas tout compris à la pensée de Lacan. Mais la visite a été à la fois passionnante et déroutante.

Art et répétition
Passionnante et déroutante, la deuxième exposition que nous avons vue ce jour-là l’était également. La répétition montrait comment les artistes procèdent « par répétition, insistance, multiplication, comptage, accumulation (…) » pour créer des oeuvres.
On y découvrait quelques oeuvres phares du Centre Pompidou à Paris, dont quelques toiles abstraites monumentales.

Quand le jeu vidéo devient un art
Ces deux expos m’ont bien retourné le cerveau. C’est donc rapidement que j’ai parcouru la troisième, Worldbuilding.
Dès les années 80, les artistes contemporains se sont emparés de l’esthétique et de la technologie des jeux vidéo. Mais ils les ont abordés de différentes façons et avec des intentions spécifiques.
« Certains ont adapté leurs thèmes habituels et leur style visuel pour en faire des vidéos. D’autres ont modifié, piraté et subverti des jeux vidéo existants. Enfin, quelques-uns ont créé leurs propres jeux vidéo.«
Dans les mains des artistes, le jeu vidéo n’est plus seulement un hobby purement divertissant. Ils y injectent des enjeux sociaux, politiques et esthétiques.
La scénographie était spectaculaire, les oeuvres semblaient fascinantes, mais je n’étais plus assez concentré pour l’apprécier pleinement.

Elmgreen et Dragset
Le temps nous a manqué pour visiter la quatrième expo, Bonne Chance, du duo d’artistes stars scandinaves Elmgreen et Dragset. Mais nous en avons eu un aperçu alléchant puisque leurs oeuvres ne se cantonnaient pas à un espace précis.
Elmgreen et Dragset sont célèbres pour leurs sculptures en silicone réalistes placées dans des environnements de désolation, créant ainsi un univers aussi familier qu’inquiétant. Chaque exposition du duo est conçue comme une expérience à part entière. Ils créent des architectures temporaires spectaculaires qui tirent parti des particularités du lieu d’exposition.
Ici, au Centre Pompidou-Metz, le duo d’artistes a investi la Grande Nef, le forum et les toits des galeries.
J’ai été particulièrement impressionné par la sculpture hyperréaliste d’un enfant assis au bord du toit d’une galerie.

Un musée toujours différent
Lorsque nous sommes sortis, le soir tombait déjà. Avant de quitter Metz, c’est donc dans une ambiance bleutée presque nocturne que j’ai pris une dernière photo.
Ces expositions sont terminées. Lorsque vous visiterez le Centre Pompidou-Metz, c’est d’autres surprises, d’autres découvertes qui vous attendent.

Autour du Centre Pompidou-Metz
L’installation du Centre-Pompidou à Metz a profondément remodelé le visage du quartier. Nous avons exploré un peu les environs à la recherche d’un resto avant de visiter l’expo.
C’était désert (guère surprenant pour un 1er janvier), mais lumineux.

En chemin, j’ai repéré quelques bâtiments aussi géométriques que photogéniques.

À côté du musée, j’ai flashé sur le Muse. Ce centre commercial était évidemment fermé en ce jour férié, mais son architecture bizarre m’a amusé.

Pompidou-Metz : infos pratiques
Horaires
Le Centre Pompidou Metz est ouvert tous les jours, sauf le mardi (et le 1er mai).
Tarifs
Plein tarif : 14 €
Gratuit pour les moins de 26 ans
Adresse :
1, parvis des Droits de l’Homme
57020 Metz
Le Centre Pompidou-Metz n’est pas dans le centre ville de Metz. Mais il est à deux pas de la gare Metz-ville. Il est donc facilement accessible en train, en transports en commun et en voiture.
Plus d’infos sur le site officiel du Centre Pompidou-Metz.
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Effectivement, ce bâtiment est un chef d’œuvre à lui tout seul !
Les expos sont variées et devaient interpeller les visiteurs, c’était le but !
J’ai trouvé pour Lacan un dossier à télécharger (du musée de Metz) qui peut aider (pour moi Lacan reste ardu).
L’expo qui m’aurait plu est celle de la Répétition. Fan d’impressionnisme, je sais que Monet a peint plus de 50 fois la cathédrale de Rouen, à chaque saison, à différentes heures de la journée jusqu’à obtenir ce qu’il voyait ! Et d’autres peintres aussi… c’était à la limite de la folie.
La dernière également m’aurait plu, je pense aussi.
Merci pour cette balade insolite et inspirante.
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Oui, Lacan reste très ardu pour moi aussi. À défaut d’avoir compris le fond de sa pensée, je me suis régalé devant les oeuvres. Et je suis fan d’impressionnisme aussi, surtout de Monet.
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Je ne savais pas qu’il y avait une antenne à Metz, l’architecture est superbe, l’intérieur également. Les grandes installations et cette architecture, ça me rappelle ARoS, le musée d’art contemporain de Aarhus au Danemark.
L’expo sur le détourner des jeux vidéo a l’air super sympa, bien que les jeux vidéos ne soient pas que des « hobby purement divertissant », ils n’ont pas attendu ces artistes pour être un vrai média élevé au rang d’art pour certains jeux. 😉
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Comme je l’ai écrit dans l’article, cette architecture spectaculaire m’a aussi fait penser à celle de la Fondation Louis-Vuitton à Paris, dans des proportions plus modestes. Je crois que j’ai puisé le terme « hobby divertissant » dans le descriptif de l’expo. C’est vrai que c’est asez caricatural. Cette expression soulignait surtout la démarche subversive et parfois très politique des artistes par rapport aux jeux vidéos mainstream, qui même quand ils sont très réussis graphiquement sous souvent très normés.
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Oui, je suis d’accord, mais après, il y a aussi des artistes mainstream et au niveau du cinéma, il n’y a qu’à voir les Marvel pour avoir un exemple de films normalisés à l’extrême. 😀
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Tout à fait d’accord. En l’occurence, dans cette expo on voyait des jeux très expérimentaux, qui s’éloignaient beaucoup de la logique de jeu des jeux vidéos habituels. Voire qui la dénonçaient. Je me souviens notamment d’un jeu qui sensibilisait le joueur à la transidentité. Je n’ai malheureusement pas pu tout tester. Rien que cette expo aurait mérité qu’on y passe une après-midi.
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