Elles sont partout. Elles se multiplient. Les trottinettes envahissent nos villes et nos existences. Elles nous frôlent à toutes vitesse. Elles encombrent nos trottoirs. Ou alors, elles nous sauvent la vie dans des villes congestionnées par les bouchons.
Les trottinettes sont pourtant bien plus qu’un mode de déplacement et un sujet de débats. C’est un objet graphique et photogénique. Je me suis amusé à l’explorer, dans une vidéo et une série photos prises à Liège, un peu par hasard.
Tram ou trottinettes ?
Les villes se transforment. La façon de s’y déplacer aussi. À Liège, le tram se met en place, après des années de travaux. Ces chantiers ont profondément modifié le plan de circulation à l’intérieur de la ville.
En parallèle, on a vu les rues de la ville s’adapter aux vélos. Et aux trottinettes ! En effet, beaucoup de Liégeois refusent de s’enfermer en voiture ou en bus dans les légendaires bouchons de Liège. Ils ont donc cherché des modes de déplacement alternatifs, à la fois plus souples et plus écologiques.

Les trottinettes, solution ou malédiction ?
C’est dans ce contexte que les trottinettes se sont multipliées. Pour les jeunes en particulier, c’est un mode de déplacement plus facile et plus agréable que le bus.
Les trottinettes ont plusieurs avantages par rapport au bus. Elles évitent de dépendre des trajets préétablis ou des horaires. Sans compter qu’avec les travaux, les retards des bus se sont multipliés (pour ne pas dire généralisés). En cas de bouchons, elles peuvent se faufiler dans la circulation, en slalomant entre les voitures ou les piétons. En cas de grève des bus, elles sortent les usagers de l’embarras.

La médaille de la trottinette a aussi son revers. Pour les piétons ou les automobilistes, elles sont une malédiction. On a tous vu des jeunes inconscients, qui ignorent le code de la route et la prudence. Parfois à deux sur un engin, sans casques, ils foncent sans se soucier des priorités, des feux de circulation. On n’a plus besoin de sa monture ? Alors, on l’abandonne sans état d’âme au milieu d’un trottoir voire au milieu du parc public.

Mobilité douce ?
Les trottinettes représentent aussi un problème écologique. Représentantes de la mobilité douce, moins énergivores et plus respectueuses de l’environnement. Elles ne sont pourtant pas si vertes que ça. Les trottinettes de location en particulier sont un cauchemar écologique. Malmenées, elles ont une durée de vie limitée. Et leur collecte représente un casse-tête logistique. Surtout quand elles sont abandonnées au milieu du parc de la Chartreuse ou, pire, au fond de la Meuse.

Les trottinettes, graphiques et photogéniques
Qu’on les aime ou qu’on les déteste, les trottinettes font partie du paysage urbain. J’ai souvent été agacé par ces engins et leurs conducteurs, mais leur aspect graphique me séduit depuis longtemps. Leurs lignes très simples, combinant des lignes droites et des cercles, attirent l’oeil de l’illustrateur et du photographe.
Je me souviens d’un soir d’hiver, où surpris dans une tempête de neige, l’oeil cyclopéen d’une trottinette m’avait fasciné. À moins que ce soit son sourire sardonique.

La multiplication des trottinettes
Récemment, à quelques jours d’intervalle, j’ai pris plusieurs photos qui semblaient former une série. On y voyait des trottinettes qui semblaient se multiplier. Dans la dernière, il y avait même quelque chose d’inquiétant, dans un attroupement de trottinettes. Comme si Hitchcock avait tourné un remake très urbain des Oiseaux.
Alors, j’ai joué le jeu. J’ai suivi le fil accidentel créé par ces images pour en faire cette vidéo.

Variations sur les trottinettes
Pour terminer la série (et la vidéo), poussons le délire à son maximum. J’ai imaginé une variante inquiétante (pour ne pas dire flippante) de la dernière photo. Car il suffit d’un rien pour faire basculer une photo « banale » en image étrange. Ici, c’est dans Lightroom Mobile que la transformation s’est accomplie, en jouant sur la lumière (un peu) et les couleurs (beaucoup).

Trottinettophiles ou trottinettophobes ?
C’est sur cette image que je termine cet article. Il y a ceux qui les utilisent au quotidien. Il y a ceux qui les considèrent comme une espèce invasive. Et il y a ceux qui s’en amusent et les photographient. Dans quelle camp êtes-vous ?
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Nous avons nous aussi pas mal de trottinettes qui circulent, je dirai davantage dans la ville estudiantine proche de moi.
Je déplore également les incivilités des conducteurs de ces engins (j’ai failli être renversée), lorsque je suis à pied ou en voiture.
On ne compte plus les accidents mortels dus à ces engins, les règles de sécurité ne sont quasiment pas respectées. Ici, interdiction de rouler sur les trottoirs, et le casque est conseillé mais pas obligatoire, sauf pour les enfants.
Je suppose que cela génère plus de facilités dans les bouchons mais les gens sont devenus trop irrespectueux…
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Belle ambiance inquiétante retranscrite ! Je n’ai rien contre les trotinnettes, elles rendent service, mais leur courte durée de vie interroge, mais pas sur elles, sur les humains, comme souvent. 🙂
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