Il y a quelques années, j’ai imaginé une série de photos intitulée Dark Disney après un séjour à Disneyland Paris. Ces images et les textes qui les accompagnaient exploraient le côté obscur du parc de Disney avec un peu de poésie et d’humour.
Bien sûr, il est difficile de ne pas s’amuser à Disneyland Paris. Les attractions, les spectacles, les illuminations et les décors, tout y est mis en oeuvre pour mettre des étoiles dans les yeux des enfants et de leurs parents. Mais inévitablement, au cours du séjour, vient le moment où vous basculez du côté obscur. La foule, le bruit, l’attente, la fatigue composent le revers de l’expérience au royaume enchanté.
Dans cet article, je vous propose de découvrir les meilleures images de cette série Dark Disney, parfois dans des versions remastérisées, tout en évoquant tout les points noirs de cette face cachée de Disneyland Paris.
Disneyland et Walt Disney Studios
Les parc Disneyland sont populaires, mais rares. Il n’y en a que six dans le monde, dont un seul en Europe. Des familles viennent donc de toute l’Europe à Disneyland Paris pour goûter à la magie Disney. Pour canaliser cette foule, au cours des ans, Disney a considérablement tenté d’agrandir le parc. Ainsi, en 2002, s’ajoutait au Parc Disneyland initial un second parc, Walt Disney Studios.

Ce nouveau venu s’écartait un peu de l’univers Disney. Il proposait au départ une dizaine de spectacles et d’attractions autour de la magie du cinéma. Comme le parc Walt Disney Studios ne rencontrait pas le succès escompté, il a progressivement été dopé, en accueillant les héros de Pixar, puis les super-héros de Marvel. Mais cette extension n’a pas résolu le problème majeur à Disneyland Paris : les files d’attentes.

L’insupportable attente aux attractions
Aux moments de plus forte affluence, il n’est pas rare qu’il y ait deux heures d’attente devant les attractions les plus populaires (Space Mountain, Star Tours, Les pirates des Caraïbes…). Disney a essayé de rendre cette attente la moins pénible possible, en soignant notamment le décor du parcours d’attente. Mais deux heures (et même une heure), c’est long surtout pour des enfants. On comprend parfois qu’il y ait des pétages de plombs.

Pour éviter l’attente, il y a néanmoins quelques astuces. Arriver tôt et commencer par faire les attractions où il y a le plus d’attente. Les parades et les fins de journées sont aussi des moments où il y a moins d’attente aux attractions. Enfin, les guests des hôtels Disney peuvent entrer une heure plus tôt dans le parc.

L’enfer de la foule
A Disneyland Paris, il n’ya pas que dans les files attentes des attractions où il y a du monde. Il y a foule aussi dans les allées des deux parcs, dans les restaurants et même, parfois, dans les toilettes. Sans oublier la cohue autour des parades et des spectacles.

Le plus souvent tout cet afflux de gens est plutôt bien géré par le personnel du parc, les cast members. Et les infrastructures de Disneyland Paris sont capables d’accueillir tout ce monde. Parfois, il y a pourtant des incidents, des bousculades, des engueulades. J’ai ainsi assisté, lors d’un des spectacles de clôture devant le château de Fantasyland, à un début d’altercation entre un Français et une mère de famille anglaise au smartphone trop envahissant.

Le bruit du rêve
Disneyland Paris met tout en oeuvre pour plonger les visiteurs dans une ambiance féérique. Des hauts-parleurs diffusent de la musique enchantée en permanence dans tous les recoins des deux parcs. Des extraits de dessins-animés ou de films accompagnent ainsi les guests dans leurs parcours à travers les différents mondes du parc Disneyland et des Walt Disney Studios.

Il est impossible d’y échapper. Il y a de la musique et des chansons dans les attractions, dans les restaurants, dans les boutiques. Dans les parades aussi, évidemment, à fond la caisse. À la musique ajoutez, les cris des enfants et le bruit des conversations.
Au fil de la journée, l’amusement vire à l’agacement. L’overdose du musique sirupeuse, mélangée au brouhaha des visiteurs, commence à vous taper sur les nerfs. Vous cherchez en vain une bulle de silence, un moment de calme dans tout ce vacarme.

La fatigue
Séjourner à Disneyland Paris, pour une journée ou un week-end, c’est un marathon éprouvant. Marcher de la voiture (ou de l’hôtel) jusqu’au(x) parc(s). Arpenter les allées entre les attractions. Faire du sur-place dans les files d’attente. Passer d’un parc à l’autre. Recommencer encore et encore.
Au fil de la journée, les kilomètres s’empilent. La fatigue s’accumulent. Les pieds deviennent douloureux. Les enfants fatigués trépignent, deviennent difficiles.

La nourriture
Disneyland Paris n’est pas le royaume enchanté des gastronomes. La plupart des restaurants servent du fast food. Pâtes, pizzas, burgers, de la malbouffe aussi grasse que l’addition est salée. Ajoutez-y tous les snacks et vendeurs de sucreries, et on comprend que Disney ne rime pas vraiment avec diététique.
Quelques restaurants plus prestigieux disséminés dans les deux parcs proposent de la nourriture de meilleure qualité. Lors d’un précédent séjour, nous avions beaucoup aimé le restaurant des Pirates des Caraïbes. Les plats d’inspiration créole et caraïbéenne étaient bien meilleurs que le fast food servi dans la plupart des restos du parc. Ils étaient plus chers aussi, évidemment, mais le rapport qualité-prix restait correct. Plus que la nourriture, c’était surtout le cadre et l’ambiance qui nous ont enchantés. Le resto est en effet installé dans l’attraction, à la fin du parcours. Tout en dégustant les plats, dans la nuit artificielle des Caraïbes tout aussi fictives, on voyait les bateaux chargés de familles défiler à quelques mètres de notre table.
En 2022, nous aurions aimé y retourner, mais c’était complet, le midi et le soir. Si vous désirez y aller, mieux vaut donc réserver longtemps à l’avance via le site internet Disney.

Le merchandising du rêve
Disneyland vend du rêve. Littéralement. La formule gagnante des parcs Disney repose sur le trio une attraction, un resto, une boutique. Il y a profusion de produits à acheter dans les parcs, dont la plupart sont « exclusifs ». Et il y en a pour tous les prix, du magnet à deux euros aux bijoux qui coûtent plusieurs centaines d’euros.
Cette surabondance de produits dérivés agités sous les yeux des visiteurs est difficile à gérer, tant pour les enfants que pour leurs parents. Bombardés de tentations, les gosses ont bien du mal à résister à tout acheter. Il faut des trésors de diplomatie (et parfois d’autorité) aux parents pour expliquer à leur progéniture que le budget n’est pas illimité et qu’il est impossible de tout acheter. Il y a donc des choix douloureux à faire.

C’est une épreuve pour les adultes aussi. Le marketing et le merchandising ne ciblent pas seulement les kids. Beaucoup de produit sont expressément conçus pour les adultes. Des éditions limitées titillent la corde sensible des collectionneurs. Des produits vintages susurrent à l’oreille des nostalgiques. Il vous faut beaucoup d’abnégation et de courage pour résister à la tentation et ne pas ressortir ruiné de Disneyland.

Reflets et mirages
Tout n’est qu’illusion à Disneyland Paris. Le fameux château de la Belle au Bois dormant, qui semble dominer le parc Disneyland, est construit sur une fausse perspective. Il est bien plus petit et moins haut qu’il ne paraît. Plus on s’en approche, plus il semble rapetisser.
Trompe-l’oeil, fausses façades, carton-pâte, arbres en cubes, neige de synthèse, tout est faux, tout est surperficiel. Il est agréable de se laisser éblouir par les paillettes et les couleurs, mais il y a un moment où l’overdose vous gagne. Et la réalité vous rattrape.

L’empire Disney
Le royaume enchanté s’est progressivement transformé en empire industriel. Au début des années 50, Walt Disney se lance dans différents projets en dehors des dessins-animés. Il produit ses premiers longs métrages en prise de vue réelle, se passionne pour la télévision et se consacre à un projet fou : Disneyland, qui ouvre en 1955 en Californie.
Rien ne semble pouvoir arrêter Walt. Il voit encore plus grand avec Disneyworld en Floride. C’est un projet pharaonique qui combine plusieurs parcs à thème et implique l’assèchement de zones marécageuses, la construction d’une ville souterraine et de toutes sortes d’infrastructures.
Walt Disney meurt en 1966, avant l’achèvement de Disneyworld. C’est son frère, Roy Disney, qui mène à bien le projet. Roy meurt à son tour en 1971, quelques mois après l’ouverture de Disneyworld.

Après la mort des deux frères, la Walt Disney Company devient un empire de loisirs et de médias tentaculaire. Films, télévision, parcs à thème, croisières, hôtels… rien ne semble pouvoir arrêter sa soif de conquête du monde du divertissement. Et quand les affaires marchent moins bien, on rachète les concurrents.
En englobant ainsi Lucasfilm, Marvel et la 20th Century Fox, l’ogre Disney est devenu un monstre qui frise le monopole. Une créature qui semble plus intéressée par les dividendes des actionnaires que par la qualité des oeuvres.

La face cachée de Disney
Comme le montre ces images, le côté obscur de Disneyland Paris est tout aussi fascinant que sa face enchantée. Derrière les paillettes, les sourires et les lumières, il y a le rêve épique d’un homme parti de rien. Un histoire qui s’emballe, émerveille et trébuche parfois (malgré ses chiffres de fréquentation et le prix d’entrée, Disneyland Paris n’est pas rentable).

J’ai souvent été agacé en séjournant à Disneyland Paris. Mais je voulais terminer cet article en rendant hommage à tous les travailleurs de l’ombre. Tous les artistes, artisans ou cast members qui oeuvrent dans l’ombre pour que les enfants et leurs parents vivent un moment inoubliable. Malgré la mauvaise humeur voire la grossièreté de certains parents, les crises de larmes ou de colère des enfants, et les conditions de travail difficiles.

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La rançon de la gloire… Tous ces grands parcs d’attraction ne m’ont jamais tentée, une exception pour le Puy-du-Fou que j’avais adoré !
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Le Puy-du-Fou est-ce que ça compte comme parc d’attraction. Ça me tente bien aussi, mais pas encore eu l’occasion…
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Attraction plus paisible, et pour les parents aussi !
Je n’y suis allée qu’une fois il y a 20 ans, mi-saison, espace vital préservé et de très beaux spectacles variés.
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Du fric et toujours du fric… Je suis carrément allergique à tout Dysney et ses systèmes ! Ni les parcs d’attraction, ni les films. De plus, je n’aime pas la foule (je n’irai pas non plus au Puy du Fou !)
Bien sûr, j’apprécie complètement ton reportage, très complet, qui nous raconte aussi l’envers du décor.
J’ai une certaine empathie pour toutes les personnes qui y travaillent (la fille d’une amie parmi elles), et qui ne sont sans doute pas payées à leur juste valeur (supporter la musique partout, plus la gestion de la foule et les clients pas sympas).
Non, décidément, c’est trop pour moi ! Et j’ai oublié la gastronomie (je déteste aussi la malbouffe américaine) !!!
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Les journées peuvent être rudes à Disney, j’y suis allée pas mal de fois étant ado et le monde m’a peu à peu découragée et puis un jour, j’y suis allée en semaine et hors vacances scolaires et là j’ai pu profiter. Presque pas de queue à la plupart des attractions. J’ai le souvenir d’avoir faire le rollercoaster Aerosmith, qui est maintenant Iron Man, d’être descendue du wagon et d’avoir constaté qu’il n’y avait personne qui faisait la queue et de me voir proposer de passer directement au départ de l’attraction pour la refaire sans reprendre les fils à serpentin ! 😄
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