Il y avait longtemps que je ne m’étais pas aventuré au Fort de la Chartreuse. La dernière fois, c’était sous la neige et en semaine. J’étais seul. Le fort était désert. Il n’y avait que les fantômes du passé autour de moi.
Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion d’y retourner. Un samedi, avec 2 autres photographes et avec mon nouveau joujou en poche. L’endroit abandonné était plein de vie. Les fantômes du passé étaient toujours là. Et cette fois, aussi des présences bien vivantes.
Au loin, on entendait de la musique. Des éclats de voix. Du rire. Ici, derrière la fenêtre, des graffeurs étaient à l’oeuvre sur un mur. Sur le toit, de jeunes inconscients jouaient aux héros. Dans la cour envahie par la végétation, des Hollandais s’égaraient dans une course d’orientation. Au détour d’un couloir, on tombait nez à nez avec un autre groupe de photographes.
Partout, des traces de vie et de présence. Bombes de peinture. Canettes. Et des graffitis, de toutes tailles, de tous styles, omniprésents. Des graffitis qui semblent animer les murs, comme des fantômes.