Faut-il retoucher ses photos ? Comment ? Pourquoi ? Chaque photographe a un avis sur la question. Et chaque photographe a une conception différente du mot retouche.
Certains photographes ne jurent que par le « straight out of the camera » (SOOC). Ils ne touchent pas à leurs photos après la prise de vue. Parfois, c’est une démarche artistique, parfois c’est un manque de temps, parfois c’est une sorte de peur de la post-production.
D’autres détestent le mot retouche, préférant parler de développement ou de traitement. Ils se limitent en post-production à quelques réglages de base : recadrage, balance des blancs, luminosité,…
Enfin, il y a ceux qui vont transformer complètements leurs photos, ajoutant ou supprimant des éléments, manipulant la réalité, pour livrer au final des images parfois très éloignées du cliché original.
Sur les forums, les partisans des différents camps s’étripent allègrement. Les puristes de la photographie argentique accusent les photographes numériques de tricherie, qui leur rétorquent que la « retouche » et le développement sont presque aussi vieux que la photo.
Ceux qui suivent ce blog savent dans quel camp je me place. Je suis très rarement satisfait de mes photos brutes. Quand j’ai acheté mon premier appareil numérique, un petit compact de piètre qualité, j’ai rapidement découvert qu’il était possible de palier aux limitations et défauts de l’appareil en développant les photos pour leur donner l’apparence que je voulais.
J’ai d’abord expérimenté avec Photoshop avant de changer d’appareil, de découvrir Lightroom et les possibilités du format RAW. Depuis, je n’utilise (presque) plus Photoshop. Toute ma post-production est faite avec Lightroom, dont j’apprécie en particulier les préréglages utilisateurs et la possibilité d’essayer différents traitements sans altérer la photo originale.
Pour moi, le but du processus de développement, c’est chercher à révéler tout le potentiel de la photo captée, quitte à s’éloigner de la réalité, sans toutefois la trahir. Si je livre souvent une très libre interprétation de la luminosité et des couleurs originales, il est très rare que je supprime des éléments, hormis une poussière ou un défaut.
Certaines photos sont développées très rapidement et facilement, avec juste quelques réglages. D’autres demandent un peu plus de travail et plus de temps avant que je trouve la bonne ambiance. C’est le cas de cette photo de la statue de Sherlock Holmes, plantée devant la station de métro Baker Street, à Londres.
Les conditions météo étaient très défavorable. Je n’ai pas pu prendre le temps que je voulais pour peaufiner ma composition. J’en avais montré une première version, en noir et blanc, recadrée au format carré, il y a quelques mois. Le recadrage me plaisait. Mais j’étais moins fan du noir et blanc.
Il y a quelques jours, je suis retombé sur la photo, dans ma photothèque Lightroom, et en essayant de lui appliquer d’autres presets, j’ai fini par trouver un développement qui me plaisait vraiment. En diminuant la luminosité et en créant cette teinte bleutée grâce à la balance des blancs (et aussi au virage partiel), je suis enfin parvenu à l’ambiance que je voulais, à la fois sombre, mystérieuse et pluvieuse. Comme le monde de Sherlock Holmes.
Comme le montre cette prise alternative, un cadrage différent et un traitement couleur différent peuvent aussi fonctionner et apporter une ambiance similaire. Le développement ou la retouche, ce n’est donc pas une science exacte. Il n’y a pas de règle(s). Seulement des sensibilités et des parti-pris artistiques. C’est un processus où l’intuition, l’expérimentation et le hasard ont leur place.
Et vous dans quel camp êtes-vous ? Celui du SOOC ou celui de la retouche ? Que recherchez-vous à travers le développement ?
Je pense que les artistes, dont les photographes, sont entièrement libres d’utiliser les techniques qu’ils souhaitent utiliser. Personnellement, je ne retouche pas mes photos … parce que je n’en ai pas la patience. En tant que spectateur, il y a des photos retouchées que j’aime et des photos retouchées que je n’aime pas. Normal quoi !
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C’est le résultat qui compte, non ?
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Bien sûr, Gildéric ! Seul le résultat compte … et seulement aux yeux du photographe !
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Moi j’aime la retouche: elle fait pour moi partie de l’expression photographique à part entière. Il y a les photos que j’ai réalisé en ayant une idée post-traitement précise, notamment pour le noir et blanc, et puis celles où c’est l’humeur du jour qui vagabonde et crée. Je n’ai pas vraiment de règle, sauf celle de m’autoriser la retouche.
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On est d’accord. 🙂
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Un cliché est le reflet a l’instant T d’une scène que l’on tient a immortaliser … disent les « photo-reporters » … sauf qu’il est possible de faire dire tout et son contraire a un cliché. Tous les photographes ne sont pas Cartier-Bresson !
La créativité apportée, grâce a des logiciels performant, transformant un cliché en œuvre picturale, mérite autant de considération qu’une peinture.
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Même les photo-reporters développent leurs photos, à des degrés divers. Et le regard du photographe, son cadrage, son point de vue transforment la réalité. La même scène vue par deux photographes peut accoucher de deux photos aux sens diamétralement différents.
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La photo me passionne et me sidère : je n’y connais que dalle et je suis sidérée par les possibilités. Je fais énormément de photos en « automatique » et depuis peu de temps, j’ai suivi quelques stages pour passer au semi-automatique. Quant à Photoshop, cela reste un rêve inaccessible. Inscrite deux fois à des formations qui ont été annulées, la troisième, uniquement avec des professionnels, m’a laissée un goût amer : j’ai fichu le camp ventre à terre, je n’y comprenais rien.
Donc, tout ce qu’on veut du moment qu’on est heureux avec ce qu’on fait de son regard et de ses envies et qu’on les partage…
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Tu devrais essayer Lightroom, bien plus accessible et intuitif que Photoshop. Et entièrement dédié à la photo.
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Merci beaucoup pour le tuyau !
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je ne retouche mes photos que du bout des doigts car celles-ci me mordent quand j’approche mon museau. Ces chipies veulent me mettre à l’index, sous prétexte d’un mauvais cadrage, ou d’une verticalité indésirable. Et appuyer sur le déclencheur avec le pouce ne garantit pas un instantané réussi…Bref, je me contente de mon petit Picasa gratos, ce qui ne m’empêche pas de me gratter (de contentement parfois) les oreilles avec ma patte. Il est vrai que des photos ratées quand on revient d’endroits dans lesquels on sait ne certainement pas revenir est très frustrant. L’essentiel est de capter la vie, et comme le dit Anne de Louvain la Neuve, d’être heureux et de partager ces petits bonheurs !
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L’essentiel est de capter la vie. Et les ambiances et les émotions en effet. Et aussi la poésie du monde, quand on y parvient.
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Ton article tombe à pic, le sujet d’un prochain thème d’un groupe sur flickr est « avant-après » post traitement. Je suis à peu près sur la même ligne que toi, sauf que je n’ai pas encore saisi toutes les subtilités de lightroom en matière de classement, de collections, ect. Mais je me soigne ! comme Cécile, je sais souvent ce que je vais appliquer comme post-traitement et recadrage quand je prends une photo, ça fait partie intégrante du processus. Parfois j’éssaie des choses nouvelles au gré de mes envies. Et c’est une bonne idée de revenir après un certain délai sur des photos « oubliées », elles peuvent prendre une nouvelle vie avec un post-traitement inédit. Après, si la photo souffre d’un mauvais cadrage, d’un mauvais point de vue, le post-traitement n’y pourra rien. c’est un tout…
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Le classement et les collections, ce n’est pas ce qui fait l’intérêt de Lightroom à mes yeux. Même si ce n’est pas à négliger.
C’est sûr que développement ne sauve pas les photos ratées. Quoique, parfois, on arrive par accident à produire un résultat artistique.
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Le développement avec Lightroom est un plus, et les possibilités nombreuses, selon le résultat désiré et obtenu ! Ce logiciel permet une grande créativité !
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