Il y a tant d’outils pour le dessin. Le crayon, le pastel, le fusain, le pinceau,… J’en ai pratiqué certains. Mais ces derniers temps, c’est la plume qui a ma préférence, que ce soit dans les derniers dessin de la série « Des Visages, des Figures » ou pour encrer les dernières planches de Taupe Chef.
Le cycle de la plume
Dessiner à la plume ne demande pas un énorme investissement. Un flacon d’encre de Chine. Du papier. Et bien sûr, un porte-plume et des plumes.
La plume convient pour des croquis en quelques traits, pour des dessins plus fouillés, remplis de petits détails et pour l’encrage de planches de BD. Elle est bien adaptée au travail en petit format.

La plume impose sa manière. Elle ne se donne pas facilement. Il faut du temps pour l’apprivoiser, pour la prendre en main.
Neuve, elle est dure et sèche. Le métal acéré de sa pointe irrite le papier. Elle résiste. Il faut y aller tout doux, ne surtout pas la brusquer.
Peu à peu, elle s’assouplit. Elle résiste moins. Elle gratte moins. Le trait s’épaissit, se module mieux.
Puis vient le moment tant redouté. Après avoir été trempée, puis essuyée, puis retrempée encore et encore. Après avoir tracé sa route en pleins et déliés, de s’être si bien adaptée à votre manière de dessiner, de ne plus faire qu’une avec votre main. Un jour c’est le drame. La rupture. La cassure.

Déchirement. tristesse. Frustration. Il faut prendre une nouvelle plume et tout reprendre à zéro. Recommencer le cycle, les tentatives de rapprochement, de séduction.

La plume a le bambou
Frustré par ma dernière plume cassée, je me suis décidé à essayer une plume en bambou. Il faut un peu de temps pour s’y habituer. Les premiers essais sont déroutants. On est plus proche du rendu du pinceau que de la plume habituelle.

Le trait est plus épais, moins précis, moins modulé. Il est plus difficile d’en varier l’épaisseur. Mais le bambou glisse plus facilement sur le papier et invite à travailler plus en subtilité, en légèreté et à synthétiser son dessin.

La plume en bambou ne remplacera pas ma bonne vieille plume Conté, mais Je n’en ai pas fini avec ce nouvel outil. A suivre…
(+)
Je trouve vos dessins en plumes très réussis, je me demandais d’où venait cette espèce de « truc » que je trouvais à vos lignes et maintenant je sais ^^
Et je sais aussi que la plume n’est pas pour moi… Je suis trop sèche et nerveuse moi-même pour adopter quelque chose qui griffe autant. J’ai tout de suite envie de l’écraser, et je suis frustrée quand le débit d’encre se tarit au milieu d’une ligne! Je préfère quelque chose qui glisse et qui me dise « calme-toi »… Le stylet de la tablette, par exemple, mais aussi le feutre et le pinceau, quand je le prends. A chacun sa sensibilité! 😉 Je pense y revenir avec l’âge peut-être.
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A chacun sa sensibilité en effet. Et aussi à chaque usage son outil. La plume ne convient pas pour tout. Le pinceau non plus. Il m’arrive aussi d’encrer ou de dessiner au pinceau, mais à l’inverse de toi, mon trait a tendance à s’emporter avec le pinceau.
L’important c’est de trouver l’outil qui convienne à ce qu’on veut faire 😉
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Oui je suis d’accord, je suis sure qu’on pourrait se faire psychanalyser rien que par l’usage qu’on des outils et nos préférences!
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Oui, sans doute. Ce sont aussi ces outils, ces préférences, ces habitudes qui définissent un style…
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Peu importe l’outil, du moment qu’on arrive à faire passer ce qu’on veut faire passer.
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Exactement !
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