
Le piano trône au centre de la scène du Forum de Liège, sous un cône de lumière. Puis, William Sheller entre, à pas feutrés. Il s’excuse presque d’être là. « J’ai hésité à venir… Devant les événements… Mais je me suis dit que peut-être vous auriez envie de me voir quand même. Vous changer les idées. Et j’avais envie de vous voir… Il ne faut pas laisser les fous gagner ! »
Il s’installe au piano, ses doigts pianotent un peu, il introduit la première chanson, puis commence à jouer et chanter. Et nous emporte dans son monde.
Sheller ne court pas. Il prend le temps. Introduit chaque chanson d’une anecdote. Replace ses morceaux dans leur contexte. Se montre tendre, doucement drôle. Evoque le poudrier de Barbara et la Vodka Pomme de Mylène Farmer.
Sans artifices inutiles, avec juste la voix et le piano, l’artiste nous fait pénétrer dans son univers si personnel, si fragile. Un univers doux-amer, poétique et romantique, sorti de son « Carnet à Spirales« . On y croise des « Machines absurdes » qui se reflètent dans les « Miroirs dans la boue« . On voyage de « Vienne » à « Genève« , de campagnes vaguement fantastiques à des bords de mer mélancoliques, de souvenirs d’enfances à des souvenirs d’hôtel. On oublie la pluie battante dehors et même la tragédie de la veille.
Merci Monsieur Sheller.
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