Ce vendredi 13 j’ai eu le plaisir de participer à une table ronde avec le célèbre auteur de comics américain Scott McCloud, à l’occasion des 15 ans de la Smart, au Botanique à Bruxelles.
Peu connu du grand public, Scott McCloud est pourtant une sorte de célébrité pour les amateurs de bande-dessinée, pour son livre « L’Art invisible » (« Understanding Comics », un essai sur la BD sous la forme d’une bande-dessinée, publié en 1993, qui s’est imposé au fil des années comme un livre de référence.
L’Art invisible et sa suite « Réinventer la bande dessinée » sont des livres faciles à lire, des best-sellers accessibles à tous, traduits en 16 langues, tout en étant utilisé comme manuels dans certaines écoles. Scott McCloud s’y est efforcé à montré ce qui fait la singularité et surtout la richesse de la bande-dessinée (qu’on appelle aussi « art séquentiel« ), une forme d’art qui n’a rien à envier à la littérature ou au cinéma.
En 20 ans, comme le montre mon dessin, Scott McCloud ne ressemble plus tant à son alter-ego de papier. Les cheveux sont gris, le visage est rondouillard. Mais le ton du bonhomme est le même que celui du personnage de son livre : humble et plein d’humour.
Pendant un peu plus de deux heures, il a parlé de son parcours : son admiration pour Jack Kirby (le grand dessinateur, créateur avec Stan Lee des principaux héros Marvel) , sa rencontre avec le maître Will Eisner (« l’inventeur » du roman graphique), ses débuts chez DC Comics où il effectuait de toutes petites retouches sur les planches terminées, son comics Zot, la naissance de l’idée qui allait déboucher sur « L’Art invisible » (et allait changer sa vie), puis ses essais de créer et distribuer des comics sur le web et enfin, comme pour boucler la boucle, son retour à la fiction et au livre imprimé avec ce long roman graphique qu’il est en train de terminer.
Il a aussi évoqué ses méthodes de travail : il réalise ses planches entièrement sur ordinateur, du rough à l’encrage.
Il a aussi donné quelques conseils judicieux aux auteurs et dessinateurs de BD, qui s’appliquent aussi aux artistes et écrivains en général.
« Quand on vous récompense pour quelque chose, faites autre chose. »
Un conseil qui vient de sa volonté, après avoir été célébré dans le monde entier pour ses BD de « non-fiction », de retourner à la fiction en se lançant dans un ambitieux roman graphique.
« La meilleure façon de sortir du lot, est de faire quelque chose qui intéresse les gens ».
Plutôt que d’espérer trouver le succès en suivant la masse et faire une oeuvre commerciale qui ne vous correspond guère (un truc avec des super-héros par exemple), mieux vaut briller en se lançant dans un travail personnel qui vous passionne et où on donne le meilleur de soi.
« Good is not enough, it has to be great » (« Bien n’est pas suffisant, ça doit être génial ! »)
Pour espérer réussir, il faut plus que créer quelques chose de « pas mal », il faut viser l’excellence et la différence…
« L’Art invisible » a été réédité chez Delcourt.
Découvrez plus de Scott McCloud sur son site scottmccloud.com ou sur Twitter
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quelle chance, ça c’est une belle rencontre! et bel article 🙂
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