Chroniques du confinement #18 : une triste réalité à photographier

Depuis le début du reconfiment, début novembre 2020, j’ai pris très peu de photos. Je ne suis pas beaucoup sorti de chez moi et, à chaque fois que j’ai mis le nez dehors, soit il pleuvait, soit je n’avais aucune envie de sortir mon appareil. J’ai tenté une ou deux sorties photo et, à chaque fois, la triste réalité qui m’entourait a brisé ma motivation et mon inspiration.

J’ai eu l’impression que ces trois mois de confinement ontété trois longs mois de pluie continue, trois longs mois sombres et sinistres. Même la neige, qui vient d’ordinaire égayer la réalité et redonner un coup de fouet à l’inspiration en berne des photographes, s’est défilée. Il a neigé en Belgique, mais à Liège, on a surtout en droit à un peu de neige fondante, des litres de pluie et des tonnes de boue.

Malgré ce blues hivernal et le manque d’inspiration, en dépit des sorties avortées ou écourtées, j’ai pris quelques photos intéressantes, qui me paraissent mériter d’être partagées et de figurer dans ces Chroniques du confinement. Pour cadrer avec l’humeur du moment, je n’ai pas cherché au développement à en atténuer la tristesse et le côté sombre.

Spleen industriel

Spleen industriel (matin d'hiver à Bressoux (Liège))

Ce matin-là, je n’avais pas du tout l’intention de faire des photos. J’allais à un rendez-vous à Bressoux, un quartier décentré de Liège où je m’aventure rarement. En descendant du bus, cette vision a surgi devant mes yeux : une friche industrielle, le soleil qui se lève et se reflète sur le sol détrempé par la pluie. Je n’ai pas résisté à sortir mon appareil pour prendre quelques images. La beauté et la poésie apparaissent parfois là où on ne les attend pas.

Friche industrielle au soleil levant (Bresoux, Liège)

Autour de la Cathédrale

Près de la cathédrale Saint-Paul, en hiver

A Liège, la cathédrale Saint-Paul a fait l’objet d’une ambitieuse campagne de restauration. Elle a longtemps été couverte de bâches et d’échafaudages. Depuis peu, les travaux sont terminés et le vénérable bâtiment a été délivré de son manteau protecteur. Le confinement et la météo ne nous ont pas encore laissé l’occasion d’admirer pleinement ses nouveaux atours. L’ambiance triste et terne qui règne autour de la cathédrale ne donne pas envie de s’attarder.

Ambiance mortelle, place de la Cathédrale à Liège

Le naufrage des cafés

Fauteuils empilés à la terrasse d'un café, place Cathédrale à Liège

Plusieurs cafés ont installé leur terrasse au bord de la place Cathédrale. Depuis le reconfinement, les cafés, les bars, les tavernes, les brasseries, les restos sont fermés. Les chaises de la terrasses s’empilent tristement et les parasols sont en berne. Le secteur HORECA sombre lentement.

Parasol en berne à une terrasse, place Cathédrale, Liège

Ville morte

Liège, ville sinistrée par les confinements

Sous le ciel plombé, l’ambiance dans les rues de la ville est particulièrement lourde. Les bars, les cafés et les restos sont fermés. Certains ne rouvriront jamais. Des commerces ont fait faillite. Les trottoirs sont vides. Peu de clients ont bravé la météo et le confinement. Par endroits, des décorations de Noël oubliées pendent encore au-dessus des rues.

Rue Saint-Gilles déserte à Liège

Le blues de Saint Gilles

Street art rasta, rue Saint-Gilles Liège

Un samedi, le hasard m’a mené du côté de la rue Saint-Gilles. D’ordinaire, c’est une rue pleine d’animation, avec ses écoles, ses commerces, ses bars et ses restos. Ce jour-là, c’était le calme plat. La rue était vide. Les cafés fermés. Des commerces à remettre. Des volets clos. L’ambiance était vraiment triste, malgré les couleurs vives des street arts sur les volets.

Rue Saint-Gilles, Liège
Non, ce n’est pas Abbey Road…
Eglise Saint-Christophe, depuis la rue Saint-Gilles (Liège)
L’église Saint-Christophe, vue depuis la rue Saint-Gilles

Un pari sur l’avenir ?

Rue sur la Fontaine, Liège

Il est temps que cette série s’achève. Ces rues vides, ces volets baissés, ces ciels gris et couverts composent une réalité trop déprimante. Il reste pourtant de l’espoir. Bientôt, l’hiver va finir. Tôt ou tard, le confinement va se terminer. La lumière va revenir. Les volets vont s’ouvrir. Les chaises vont refleurir au terrasses. La vie va revenir dans la ville.

Pont d'Avroy, Liège

12 commentaires sur “Chroniques du confinement #18 : une triste réalité à photographier

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  1. Nous sommes tous à porter nos blouses de blues mais ne t’inquiètes pas, la vie d’ici quelques mois, repartira, voire explosera. Quand bistrots et restos ré-ouvriront (sauf ceux que la crise aura tué, bien sûr et c’est plus que triste) tu verras les rues grouillantes de monde, les terrasses bondées. Il faut tenir…moi non plus, je ne fais plus de photos, j’écris des conneries, mais ça, je le faisais déjà avant ! Courage et longueur de temps ! Bien à toi !

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    1. Oui, ce blues doit être commun à bien des gens. L’hiver est rarement propice aux photographes (sauf quand il neige), mais cette année c’est particulièrement sinistre. On ne peut pas mettre le film en accéléré jusqu’au retour à la normale ?

      Aimé par 1 personne

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